JOUR #258
HORS DES SENTIERS BATTUS
feat. Haïm
♫
Tu n'en pouvais plus.
Cette pluie allait te tuer, elle te tuait à petit feu, tu devenais exécrable, tu étais de mauvaise humeur
toute la journée et
toute la nuit. Impossible de te dérider. Seuls Sirius et Alexis y arrivaient. Et ce n'était pourtant pas chose facile. Tu tirais à l'arc dans ton atelier, faisant des trous plus ou moins profonds dans des morceaux de bois qui ne servaient plus à grand chose et, des fois, tu jouais de la guitare.
Les tremblements de ta main s'étaient calmés, mais tu attendais le moment où ils allaient refaire surface. Tu espérais seulement que ça n'allait pas être lorsque tu aurais vraiment besoin de tes mains. Parce que sinon... sinon tu étais dans la merde. Et jusqu'au cou.
Et là, aujourd'hui, tu n'arrives à rien faire. L'air est encore plus humide qu d'habitude et tu n'arrives pas vraiment à bosser le bois, tu n'arrives à rien faire, alors tu es là, tes doigts glissant sur ta guitare sans que tu n'arrives vraiment à jouer non plus.
Tu es vraiment d'une humeur massacrante.
Mais tu remercies tous les jours la providence et n'importe quels autres dieux d'avoir une guitare et un atelier, ça te permettait quand même de décompresser. Et puis, aujourd'hui, Alexis n'était pas là. Elle avait du se réfugier dans la voûte, tu irais la chercher plus tard. Peut être. Si la pluie se calmait un peu, tu ne voulais pas la forcer à faire face aux orages une nouvelle fois.
La porte de l'atelier s'ouvre soudain et tu poses ta guitare sur la table sur laquelle tu es assis pour faire face à... quelqu'un que tu ne connais pas.
▬ Euh je.
▬ Oui ?▬ Ça te dérange si… je reste un peu ?
Tu secoues la tête de gauche à droite, lâchant un
nan qui ferait fuir n'importe qui.
Sois plus agréable, Liam, bordel. Il t'a rien fait, le pauvre. Sérieux, en plus, ça doit être un nouveau bébé éveillé et toi, t'es là à vouloir le virer. Mais d'un certain côté, la pluie te mettait
vraiment de mauvaise humeur.
▬ Tu t'es perdu ?Tu ne voyais vraiment pas qui c'était. Certes, depuis le début du déluge, tu restais toute la journée dans ton atelier, et toute la nuit, aussi, majoritairement. Mais il n'empêche que tu aurais quand même pu le croiser quand tu sortais.
Mais son visage ne te disait rien du tout.