Aussi soudain que peut-être un réveil, tu n'en avez jamais vécu des comme celui-ci. Tu te sens engourdi, comme coincé dans un état comateux, avec la bouche pâteuse et tu dois déployer une énergie phénoménale pour simplement ouvrir les paupières. Une voix féminine délivre alors un message, sur un ton calme et posée mais artificiel.
«
Invité, vous arrivez au terme de votre séjour dans un cryopod de la société Cryolab. Il se peut que vous ressentiez un léger malaise et/ou des étourdissement en ré-intégrant l'atmosphère extérieure. Vos effets personnels vous seront rendus à l'aide des compartiments usités à votre arrivée ici, se trouvant sur la droite de votre pod. La société CryoLab vous souhaite un agréable réveil.
»
Le message se termine et tu entends un bruit de succion. La porte s'ouvre.
Citation :
Vous venez tous les quatre de passer un temps indéterminé à l'intérieur d'un cryopod, dans un état de sommeil cryogénique - et ça laisse des traces. Lorsque la porte s'ouvre, vous êtes tous toujours dans un état de refroidissement extrême. Vous allez passer un sale moment à la sortie, votre cerveau - affolé - n'a pas encore retrouvé les pleins pouvoir sur votre corps.
Vous allez être déboussolés, vous pouvez paniquer, vomir, vous évanouir, trembler etc... Les effets du sommeil cryogéniques peuvent mettre un quart d'heure comme deux, trois jours pour s'estomper.
Une fois sortis des cryopods, et un tant soit peu remis de votre réveil, chacun d'entre vous pourra voir qu'il y a un couloir d'ouvert, un couloir qui mène à une pièce centrale. Mais.... Où peut bien se trouver la sortie ?
hrp : Une fois votre réponse écrite, vous êtes libres de commencer le RP dans les autres zones. Vous pouvez aussi poursuivre ce sujet-ci pour davantage d'immersion.
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Lun 18 Jan - 19:35
ft. Eirin Narshe
ft. Les autres
Time to wake up
Ce long rêve végétatif s'achevait. Mon imaginaire se taisait petit à petit, en même temps que mon subconscient, laissant mon corps s'éveiller à nouveau. Où étais-je, déjà ? Qu'est-ce que je faisais là ? Et quelle putain d'année on est !? J'ai l'impression d'être une grand-mère dont l'arthrite a fini par gagner l'intégralité de ses articulations. Je voulais réfléchir, mais une barrière m'en empêchait. Impossible de rassembler la moindre de mes pensées, c'était comme si j'étais spectatrice de mon propre réveil. Je voulais bâiller, mais ma mâchoire ne répondait pas à mon envie. Mes yeux voulaient s'ouvrir, ils ne purent pas. En revanche, mes oreilles entendirent quelque chose. Une voix de femme, à l'intonation digne d'une annonce de société de transport pour s'excuser d'un retard malvenu. Impossible de comprendre ce qu'elle disait, cela dit. Mon cerveau était enfoncé bien trop profondément dans le brouillard pour qu'il puisse traiter la plus simple des informations. Un autre bruit se fit entendre, comme un sas qui s'ouvrait … Je restais là, sans bouger, essayant de rassembler des informations. Faire marcher ma cervelle pour que reviennent mes capacités de réflexion me semblait être la meilleure chose à faire.
Tout d'abord, où étais-je ? Logiquement, c'est censé être l'information la plus récente que j'avais enregistrée dans ma boîte crânienne. Réfléchis, Eirin, réfléchis … Un nom d'entreprise se fraya un chemin dans mes pensées : CryoLab. CryoLab … N'était-ce pas ces personnes qui étaient venues un jour frapper à ma porte pour me parler de … qu'était-ce, déjà ? Une catastrophe je crois. Oui, ça me revenait ! Une catastrophe nucléaire ! Attends, cela voudrait donc dire que … cela s'est réellement passé ? Ou bien n'était-ce qu'un sombre plan visant à kidnapper des « volontaires » afin de faire toutes sortes d'expériences sur eux pendant leur sommeil ? Impossible de le savoir. J'essayais de bouger, pour savoir si j'étais bel et bien attachée comme une prisonnière, tentant également d'ouvrir les yeux à nouveau, sans succès. Mes membres bougèrent un peu, et j'avais l'impression qu'ils étaient libres. Puis, une sensation de chute. Une sensation dérangeante. Un énorme haut-le-cœur. Après une lutte acharnée, mes paupières s'ouvrirent. Il était temps ! Mon visage était face contre le sol, par contre, et ça, c'était tout de suite moins glop. Je voulais bouger, me relever, surtout que j'avais une folle envie de relâcher moult paillettes venant de mon estomac par la bouche. En plus, une mèche de cheveux était devant mes lèvres, et je n'avais pas réellement envie d'avoir du vomi sur la tête. Ni avoir le visage collé contre cette flaque nauséabonde, si possible, je me passerais bien de cet inconfort. Me retenir d'envoyer la sauce devenait une priorité.
Tout en faisant le plus d'efforts possible pour me retenir, je continuais de rassembler les pièces du puzzle. Pourquoi y aurait-il eu cet enlèvement ou cette sauvegarde ? Je crois me souvenir d'un message qui avait été relayé et moqué … Les enfants d'Atome ? Non, ça c'était autre chose. Je me rappelle d'un nom assez kitsch et léger … Des terroristes ? Fort possible. Oh, leur nom importait peu, au final. Donc, avec ce dont je me souviens à l'heure actuelle, les deux thèses qui s'imposaient comme logique étaient que soit une sombre entreprise appelée CryoLab, qui était en fait les terroristes, m'avait kidnappée pour faire des expériences sur mon corps, soit CryoLab était comme une arche de Noé pour les humains. Je préférais croire la seconde option, mais ça, seul l'avenir me dira si j'avais raison ou non. Dans tous les cas, je ne pouvais pas me relever, alors je n'allais pas aller bien loin. On verra si quelqu'un me ramassera ou si j'allais devoir me débrouiller comme une grande. Hey, qui sait, peut-être qu'il y avait quelqu'un d'autre que moi dans le même cas ?
« I...Il y a … quelqu'un ? »
Ouvrir la bouche ? Mauvaise idée. Il m'a fallu un effort surhumain pour ne pas répandre mon fluide hépatique sur le sol. En plus, ma voix était un gargouillis presque inintelligible. J'attendis une éventuelle réponse, mais seul le silence répondit à l'appel. Personne pour me récupérer, alors ? Etrange. Les employés de CryoLab ne faisaient pas leur boulot ? Mes yeux se posèrent avec difficulté sur le reste de mon corps, et tentèrent de balayer la salle du regard. Enfin, au moins le côté duquel ma tête était tournée. Je pus voir des sortes de capsules, sans doute les mêmes que celle où je dormais tranquillement comme une grosse larve, mais pas une âme vivante sortie de leur cocon de métal. Mes oreilles se remettaient doucement en marche, mais ce fut bien inutile, car aucun son supplémentaire qui pourrait trahir la présence d'un être vivant ne résonna dans cette pièce, relativement froide d'ailleurs. Froide, hein … Il semblerait que mon sens du toucher revenait petit à petit. Combien de temps cela faisait que j'étais étalée comme une crêpe sur ce sol, d'ailleurs ? Je n'avais même plus la notion du temps. C'était probablement ça le plus dérangeant dans cette situation : être incapable de se repérer sur cette dimension. Un homme qui perd cette notion se dérègle petit à petit, et pas que physiquement. La psyché aussi est affectée, d'après mes parents. Je n'avais pas spécialement envie de devenir folle ici, sans pouvoir remuer le moindre orteil. Bon, d'accord, je pouvais remuer les orteils. Mais me déplacer, vu le peu de mouvements que je suis capable de faire à l'heure actuelle, c'est clairement mission impossible. Je retentais d'ailleurs de me traîner comme une limace : impossible. Récapitulons donc : à l'heure actuelle, je sais que je suis dans une pièce appartenant à CryoLab, à Wooden Cove, là où je résidais. Il y a potentiellement eu des kidnappeurs ou bien un problème nucléaire, et la mise en place d'une sorte d'arche ou je ne sais quoi. Ou peut-être même complètement autre chose, qui sait ? Mon imaginaire est encore surgelé, et mes capacités de réflexion pas toutes revenues. Enfin bon, soyons positive : avec tous ces scenarii, quelqu'un allait forcément venir. Une bonne personne ou une mauvaise, ce sera les aléas de la vie.
Il n'y a plus qu'à prier. Non, vraiment, que quelqu'un vienne, s'il vous plaît. C'est … assez gênant, en fait, d'être étalée comme ça, sans aucune grâce, et en se retenant de se vomir dessus. Je suppose que je vais devoir attendre en essayant au mieux de me retenir … Je vais fermer les yeux quelques secondes, retourner dormir un peu, pour avoir davantage la forme au réveil … Seulement...quelques...min...utes...
Nótt U. Knežević
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Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Mar 19 Jan - 3:54
L'échappatoire était devenue prison étouffante. Ne s'étant jamais considérée claustrophobe jusqu'alors - quand aurait-elle eu l'occasion de toute façon? - elle n'avait pas compris la provenance de son agitation grandissante en voyant ce qui l'attendait, se pliant docilement aux directives données, la méfiance à fleur de peau. Mais elle n'avait pas protesté en mettant les pieds dans cet engin aux allures d'outils de torture - la faute à une imagination bridée par l'ignorance - sage petit mouton voulant à tout prix croire ces voix trop calmes qui les guidaient. Et tandis que ses paupières s'alourdissaient, le doute avait pris forme l'espace d'un instant, avant de se retrouver engourdi puis effacé.
Nótt avait toujours été habituée aux réveils inconfortables au son de la cloche du quartier, cinq heures du matin sans jamais faillir ; une habitude qui pourtant ne semblait pas aider ce réveil-ci. La bouche pâteuse et la gorge sèche, l'impression d'avoir dormi trop longtemps et à la fois pas assez. Entendre son propre nom sonnait si faux - ça n'était pas la voix de sa mère.
Sa première réaction ne fut pas la plus avisée, une panique encore engourdie mais suffisante pour agiter déjà son souffle, à défaut d'être capable de remuer les doigts - gelés qui plus est. Se questionner sur la raison de sa présence ou quel était ce lieu ne vint pas tout de suite, à croire qu'après autant de temps l'instinctif prenait le pas sur le raisonnable, luttant contre son propres corps pour tenter d'en reprendre les rênes. Il lui fallut alors un effort surhumain pour finalement parvenir à ouvrir les yeux, la vue flou et les paupières papillonnant longuement jusqu'à s'habituer à une clarté oubliée.
Le choc contre le sol fut rude, ses jambes n'ayant pas tenu bien longtemps avant de ployer. La douleur de ses genoux et coudes lui tira un gémissement étouffé, le mal de tête fronçant un peu plus ses traits grimaçants. Et si l'espace d'un instant elle tenta de se redresser, la jeune femme abandonna son entreprise sans trop tarder, son dos finalement bien plus satisfait par cette position horizontale. Son souffle était si court qu'on l'aurait cru avoir couru un marathon - et ne parlons pas de la nausée s'étant invitée elle aussi, ses doigts tremblants et glacés plaquée sur son visage ne semblant pas la soulager. C'était un sentiment de faiblesse haïssable, qui, couplé avec une totale absence de repère, rendait ce réveille comparable à un cauchemar.
C'en était un, n'est-ce pas?
Ambrose A. Connor
— Messages : 5 — Feat. : Sakura Haruno - Naruto — Réveillé(e) le : 17/01/2016
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Mar 19 Jan - 23:43
In the dark feat. des gens
▹ Mieux vaut une amère vérité qu'un doux mensonge
Cette panique qui vous submerge a votre réveille, cette sensation désagréable de n’être qu’un bambin venant de naître, qu’une feuille morte, qu’une jeune femme fragile. Un doux rêve où vie facile et sentiments se mélangent parfaitement. Troublé. Brutalement. L’impression de suffoquer, que malgré l’air passant dans chaque alvéole des poumons, que le sang pulsant dans sa poitrine pour apporter de l’oxygène aux muscles, que malgré tout ça, l’impression de mourir à petit feu est bien trop apparente. La peau gelée à l’extrême, les doigts recroquevillés à la recherche de la moindre chaleur, le souffle court. La jeune femme se retourne brutalement sur le ventre possédé par une force inconnue. Sa poitrine se soulève puis s’abaisse tout aussi rapidement, le cœur battant la chamade, son cerveau est comme déconnectée, analyser à ce stade devient impossible. Coincé dans un cocon glacé, elle essaie de respirer, de reprendre une respiration correcte et stable, mais chaque rentré d’air est un supplice de plus, comme un feu ardant impossible à éteindre. La rose était surprise, mais pas de se retrouver assise dans cet engin, ni habillé de la sorte. Elle se souvenait parfaitement des derniers instants avant de rentrer dans cette machine. Elle avait très vite compris lorsqu’elle avait vu cet engin, une machine cryogénique. Elle aurait pu se débattre, elle ne l’a pas fait. A quoi bon retardé une telle chose. Josh avait déjà décidé pour elle et lui. Peut-être espérait-elle que lorsqu’elle se réveillerai, elle ne le reverrai plus jamais. Peut-être.
« Quel… Qu… »
La gorge en feu. Mauvaise idée. La rose tousse encore et encore, comme si ses mots bloqués entraver de sa gorge allaient sortir en toussant. Mais, plus celle-ci tousse, plus son œsophage cri au désespoir. Elle se maudit maintenant, elle commençait tout juste à ne plus avoir mal. Pourquoi l’idée d’appeler quelqu’un lui était venue à l’idée ? Penchée au-dessus de la machine, un bras appuyé sur la surface dur, elle essaie tant bien que mal de se relever. Ses muscles la tiraillent, la suppliant de se recoucher, mais, bien décidé à relever le défi, la jeune femme ignore les alertes que son cerveau lui envoie. Elle souhaite et elle va, trouver l’interrupteur pour allumer cette satanée lumière. Elle avance doucement, caressant ici et là les murs pour ne pas tomber. Soudainement un peu plus confiante et retrouvant de son énergie, elle fut pris d’un élan :
« Aide… A… »
Toujours rien. Une larme de rage coule sur sa joue froide et alors qu’elle lâche un cri roque, une voix dans le noir la fait sursauter. Droite. Les sens désorientée, celle-ci ne savait même plus d’où elle venait. Pourtant, elle n’avait dû faire que dans les cinq mètres. Sa main droite rencontre la gauche alors qu’elle touche son annulaire, prise d’une soudaine panique, elle retourne sur ses pas, comme elle peut. Il lui faut bien dix minutes pour toucher l’engin métallique gelé, et il lui faut bien dix autres minutes pour trouver les compartiments contenants ses effets personnels. Elle touche le tissu, son tailleur, celui qu’elle portait avant qu’on ne lui fasse porter cette combinaison. Ses doigts rencontrent une bague alors qu’elle essaie de s’imaginer sa bague de fiançailles en la touchant dans tous les sens. Elle souffle puis la met à son doigt. Elle trouve son sac à main. Poussiéreux. Ambrose, encore fatiguée par son certain long sommeil met tout dans son sac avant d’essayer de chercher la sortie, sûr que ce n’est pas ses yeux qui ont un petit dysfonctionnement, mais la lumière. Pourtant, l’électricité marche très bien. Mais ça, Ambrose ne le sait guère.
Elle se retrouve donc à chercher une sortie en aveugle, espérant que quelqu’un vienne à son secours ou que la lumière se rallume -enfin qu’elle retrouve par magie la vue. Pour l’une des rares fois dans sa vie, elle s’en vient à se tourner vers dieu, seule personne qui peut « l’entendre » elle tente, une dernière fois avant un moment :
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Jeu 21 Jan - 19:33
day 90
Son cœur pulse les secondes ; fracasse crescendo sa cage thoracique, arrachant à son âme un soupçon d’agonie. Un rythme frénétique se mêlant à son souffle frémissant, splendide brasero enflammant sa trachée de son oxygène ardent. Une valse muette à l’insoutenable cadence, courbe aussitôt l’échine dans un spasme soudain. Un cyclone chaotique se déchaine, entre désert aride et toundra stérile, brutal, bouleverse son entière anatomie. Et son corps oscille, vacille entre troubles et convulsions, guidé par quelques clameurs qui résonnent encore en son sein, murmurant son nom au creux de son oreille. L’homme grogne, semblable à une bête.
Claustré dans son mutisme, aucun mot ne saurait dépeindre avec précision son actuelle faiblesse, le chaos siégeant aux concaves de son esprit harassé. Un carnaval kaléidoscopique de futilités, embrassant avec sensualité quelques frissons de désarroi, accuse l’indéniable inconfort de sa condition. (serait-ce de la frustration ?)
Alors il s’élève, frissonne et se livre à quelques sueurs froides, presque pétrifié par cet interminable supplice ; quelque chose a définitivement changé. Au-delà même du voile d’ombre – ses paupières closes, l’atmosphère oppressante s’adonne à un spectacle morne et torride. Une pointe d’acidité lui ronge l’estomac, une once de givre écorche ses lippes. L’obscurité s’efface sa dernière esquisse, ses prunelles d’argent parcourent la pièce, chavirent et sillonnent les reliefs authentiques de son dédale d’architecture, puis s’égarent sur les courbes de la jeune femme effondrée à ses pieds (qui est-elle ?). Ses iris se noient dans sa physionomie ; il s’abandonne à de piètres songes, se dérobe quelques instants à la réalité, puis se vautre dans un pénible silence.
Le regard de Clyv – ponctué de quelques cernes, le teint blafard, un stigmate béant laissant entrevoir sa mâchoire – a quelque chose d’effrayant, ses soupirs suscitent l'angoisse, sa présence engendre le malaise et de son aura émane le tourment. Étrange ; il exhale la mort et l’aberration.
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Ven 22 Jan - 22:24
Theory of Everything
Encore des gens. Partout. Chaque jour, chaque heures, il semblait que les cryopods vomissaient des hommes et des femmes qu'ils ne supportaient plus garder en eux. Une quantité de personnes qui remettait tout le fonctionnement de la communauté en cause, car il y avait beaucoup à gérer en très peu de temps. Rentré depuis quelques heures de missions, Kiba s'était reposé dans son petit chez lui jusqu'à ce qu'il se lève, incapable de dormir. Il ne pouvait pas rester là, sans visiter au moins une fois la Voûte. C'était plus fort que lui, il fallait qu'il vérifie que personne ne se retrouve coincé là alors qu'il passait une paisible nuit. Kiba ignorait si une ronde avait été prévue ce soir là, mais cela n'empêchait en rien les initiatives. Il s'octroyait un peu le droit de faire comme il voulait, dans le sens où il s'était occupé de plus des trois quarts des réveils. Attrapant une torche éteinte près des cabanes, il se dirigea vers le seul feu encore allumé à cette heure là ─ s'il devait donner une heure, il dirait qu'il était approximativement 2 heures du matin ─ et l'embrasa.
Silencieux, discret, il ne croisa personne non plus, la seule activité du campement n'étant pas située à proximité de la Voûte. C'est donc seul qu'il arriva devant l'entrée, plantant la torche dans le trou prévu à cet effet. Il poussa la porte, s'engouffrant dans le ventre de la bête en métal. A première vue, il n'y avait rien. Il fit le tour des segments sans trop se presser, regardant les noms sur les box. Il s'arrêta devant quelques uns, tentant de reconnaître des visages de gens qu'il aurait pu croiser dans l'Ancien Temps. Parfois, il hésitait, n'était pas sûr. Les avait-il croisés dans les transports en commun ? Avaient-ils marché sur le même trottoir que lui ? S'étaient-ils trouvés dans le même restaurant que lui, ou dans la même salle de cinéma ? Peut-être qu'il les avait entendus et regardés, mais qu'il les avait oubliés dès qu'il s'en était allé. Une sorte de culpabilité le pris, alors qu'il quittait le segment 2B. Il n'y avait rien. Après une bonne heure à errer entre les segments et les cryopods, il n'avait croisé personne, reconnu personne. Alors, il songea à partir. Jusqu'à ce qu'il ait une sorte d'intuition qui l'incitait à se retourner.
Dans le hall, face à l'allée menant au segment 1B, il resta immobile et fronça les sourcils, avant de faire un pas en avant. Du bruit ? Il n'était pas sûr. Son passage dans ce segment remontait bien à une demie heure, quelque chose pourrait-il avoir changé entre temps ? La lumière clignote un instant, il la regarde d'un oeil curieux. Puis en face, il y a du mouvement. Il avance sans se presser ; c'est là qu'il l'aperçoit. Cette silhouette titubante et incertaine, l'ombre d'une personne qui affronte le réveil. Il ne se posa pas la question une seule seconde avant qu'il s'élance auprès de cette personne, traversant le couloir pour s'approcher de la fille qui sortait de la salle d'où lui-même venait, quelques mois auparavant.
Il arrivea devant cette femme aux cheveux roses et sur le coup, il regretta de ne pas avoir pris de serviette pour la réchauffer.
« Merde ! » jura-t-il.
Retirant son propre poncho rapiécé, il le lui posa sur les épaules et sans la prévenir, glissa une main derrière ses genoux, la renversant progressivement pour qu'il puisse la prendre dans ses bras. Si d'autres s'étaient réveillés, il ne devait pas perdre trop de temps à la réchauffer dans le couloir. Elle pourrait s'asseoir dans le hall en attendant qu'il trouve les autres. Lui lançant un furtif regard, il ne savait pas si elle pouvait l'entendre mais partit du principe que oui.
« Ne bouge pas et essaie de te réchauffer, ton corps est encore en train de récupérer ses fonctions. »
Kiba traversa le couloir d'un pas vif, le regard droit devant. Encore une personne. Probablement d'autres aussi. Combien cela faisait depuis le début ? Dix ? Vingt ? Il ne comptait même plus tellement il y en avait. Allaient-ils devoir bouger d'ici à cause du manque de place ? Non... ils réfléchiraient à une solution, tous ensemble. Il y en avait forcément une. Ce n'était qu'une fois dans le hall que Kiba déposa aussi délicatement que possible la jeune femme sur une chaise face à une table. C'est au même moment qu'il entendit la porte blindée s'ouvrir pour laisser apparaître les personnes apparemment chargées de la ronde de ce soir.
« Evy ? » demanda-t-il, partant du principe qu'elle serait là.
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Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Ven 22 Jan - 23:12
☞ Again and again
Evy ne dormait plus que d'un œil depuis qu'elle était sorti de son propre crypod. Il lui arrivait de se réveiller en plein milieu de la nuit sans jamais pouvoir se rendormir ensuite. Elle faisait aussi des cauchemars... Terrifiants. Mais n'en parlait jamais. Elle pu voir Kiba quitter son propre logement après s'être levée pou une sorte de ronde nocturne. Intriguée, elle comprit rapidement qu'il se dirigeait en direction de la Voûte et prit la décision d'y aller elle-aussi, en pensant à passer prendre quelques couvertures au centre de soins.
Ce qui lui prit un certain temps, expliquant que lorsqu'elle arriva enfin à sa destination, Kiba avait déjà trouvé une marmotte, qui semblait véritablement frigorifiée. Sans dire un mot, elle se précipita vers la jeune femme pour lui offrir le réconfort supplémentaire d'une couverture chaude.
« Elle est mal en point, la pauvre. Sa température remonte bien plus lentement que d'habitude.. »
Evy entreprit donc de frictionner la jeune femme pour tenter de faire remonter sa température plus rapidement. Elle aurait certainement besoin de soin après ça.
« Continue ta ronde, je m'occupe d'elle pour l'instant. Et si dans 5 minutes, elle ne va pas mieux, il faudra la sortir d'ici d'urgence. »
Une situation que s’avérerait bien compliqué si personne d'autre ne venait...
(c) Jules
Invité
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Sam 23 Jan - 17:51
Réveils- Tu souffres n'est-ce pas ? -
Moi
Des gens
Cet endroit est confortable. Mon ancien lit me manque. Je ne suis pas habitué aux moustiques. Ils font parti de mon quotidien. Ma vie ici est un bonheur. Adieu les voitures et les bains moussants.
Ça fait quatre semaines que je suis terré ici. Quatre semaines que je suis réveillé. Et quatre pauvres semaines qui me donnent l’impression d’être un personnage du jeu Tomb Raider. Ça fait quatre semaines que j’attends que cette femme sexy pixélisée me saute au cou. Mais elle ne vient pas à moi, jamais, parce qu’elle n’existe pas. Parce que je ne suis pas dans un jeu mais dans une réalité qui en fait flipper plus d’un. Je me tourne et me retourne dans mon lit. Enfin, « lit » est un grand mot pour les simples couvertures qui me servent de sommier. Mais c’est mieux que rien, je crois. Ma cabane, car oui, ce qui me fait office de maison est en réalité une cabane rafistolée, laisse passer le vent frais entre ses lattes de bois mal enquillées. Je sens l’air frais venir m’embrasser le visage pendant que j’essaie de vider mon esprit qui ne cesse de vouloir m’empêcher de tenir compagnie à Morphée. Mes paupières s’ouvrent et ma vue rencontre un monde sans lumière. Je n’aime pas la nuit ici depuis que ma vielle ampoule ne marche plus. Rien ne peux m’éclairer si ce n’est la Lune. Mais il n’y a pas de Lune incorporée dans ma maison. La lune est dehors, là où en ce moment, je n’en ai pas besoin. Alors à l’aveugle, je me lève et essaie de m’habiller avec ce que je trouve d’étaler sur le sol humide. J’ai besoin de sortir, de prendre l’air, de voir la Lune me frayer le chemin de la liberté. Heureusement, je connais ma baraque par cœur et il ne m’est donc d’aucune difficulté de sortir de celle-ci. Personne ne se trouve dehors à cette heure. La brise frôle les végétaux, les feuilles d’arbres se rencontrent et les herbes dansent ensembles. Leurs mélodies viennent siffler dans mes oreilles, tel des comptines pour endormir les enfants. La nuit presque plongé dans un noir total vient caresser mon visage.
J’ai soudainement envie de revoir l’endroit de mon arrivée. Là où tout s’est finit mais aussi là où tout à commencé. Alors je me mets à marcher. 8 pas, une nouvelle habitation, 300 mètres, la voûte. Je m’enfonce dans le hall et rencontre une sorte de bassine en métal. Mes mains l’agrippent et se gèlent aussitôt. La matière est froide comme si elle venait d’être mise dans un réfrigérateur. A l’intérieur du gros récipient, il y a une couverture parfaitement pliée. Parfois je me dis que les marmottes sont vraiment trop choyées à leur réveil. Moi aussi je l’ai été. Et j’aurais presque préféré crever tout de suite plutôt que de savoir que des hommes et femmes me voyaient dans un piteux état. Trop de fiertés. Je suis ici non pas pour aider les marmottes. Ou peut-être que si finalement. Je ne sais pas trop. J’avais juste envie de faire un petit tour. Ou peut-être que ma raison voulait tout simplement que je fasse une bonne action, pour une fois. Je pense que des bonnes actions, j’en fais souvent, mais les gens sont parfois trop bêtes pour le comprendre. Mon côté désagréable créé des préjugé. Mais au fond, je pense m’en foutre temps que je sais qui je suis.
Mes yeux scrutent l’environnement. J’aperçois Kiba et Evy entrain de s’occuper d’une fille aux cheveux couleur sucette à la fraise. Je leur adresse alors un simple « yo » en guide de "salut, moi aussi j’suis là".
Plus loin, j’entre dans une pièce familière. Comme la première que j’ai vue en sortant de mes rêves. Celle qui m’a fait tourné la tête et celle qui m’a donner envie de vomir mes boyaux. Cette pièce pleine à craquer de cryopods avec des personnes comme moi à l’intérieur. Des personnes qui ne savent pas que bientôt, elles vont vivre les pires années de leur petite vie misérable. Je vois une fille étalée au sol. Je m’approche jusqu’à ce qu’elle soit à mes pieds. Je la regarde. Elle a un peu l’air d’une planche. Une belle planche cependant. Elle est mal en point, comme nous tous l’avons été après notre réveil. Je me souviens avoir tout comme elle, avoir embrassé le sol comme si c’était mon plus grand amour de toujours. Mais en fait, c’est simplement que celui-ci ne voulait pas me lâcher. Il ne voulait pas que je me lève sans sortir tout ce que j’avais au fond de la gorge. Un liquide dégueulasse qui essayait de sortir de mon corps.
« T’en fais pas, t’es pas toute seule. » Dis-je en m’agenouillant.
J’ai rien trouvé de plus à dire en fait. J’essaie de la relever. Sans la brusquer. Je suis presque doux comme un agneaux. Les cheveux blancs de cette fille me font penser à une gamine que j’avais rencontré. Une fille aux cheveux tout aussi blancs que celle qui est étalée devant moi en ce moment. Mais cette petite que j’ai rencontré dans mon ancienne vie était malade. Elle n’avait pas cette couleur capillaire par plaisir, mais simplement par ce qu’elle n’avait pas le choix de les avoir ainsi.
« T’as b’soin de vomir ? Parce que je préfèrerais que ce soit dans la bassine plutôt qu’ailleurs. » Dis-je en posant la bassine à côté d'elle.
Nótt U. Knežević
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Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Dim 24 Jan - 2:57
La vue brouillée et le souffle toujours haché, elle n'aurait su dire combien de temps passa entre sa chute pathétique et cette ombre qui vint obscurcir son ciel flou. Peut-être même s'était-elle rendormie à vrai dire, le concept même de temps qui passait devenant de plus en plus abstrait tandis que la blonde tentait de retrouver un semblant de calme, une once d'emprise sur son propres corps n'appréciant guère tous ces chamboulements.
Et elle battit des cils, une fois puis deux, la sensation de brûlure s'étendant sous ses paupières plus déplaisante à chaque fois. À cela s'ajoutaient des larmes brûlantes n'aidant en rien sa condition, et qu'elle tenta de chasser du bout de ses doigts tremblants, sans succès et sans surprise. C'est là alors que son esprit sembla vouloir lui rappeler cette présence perçue un peu plus tôt, un amas de bruits et de formes floues plongées dans le brouillard grouillant de sa perception.
Sa voix se brisa dans sa gorge lorsqu'elle réalisa, les seuls sons s'échappant d'entre ses lèvres comparables à un gémissement étouffé - même crier lui semblait refusé en cet instant. Et elle était là, le fixant sans trop avoir d'autres options, incapable encore de se redresser. Il avait quelque chose d'effrayant et à ce moment précis elle souhaita ne pas avoir retrouvé la vue - Nótt n'avait pas souvenir d'avoir jamais vu individu si effrayant durant sa courte vie. Comptait-il lui faire du mal? Était-il dans la même situation qu'elle? Ces questions avaient-elles seulement la moindre importance, tout comme leurs réponses, alors que la seule chose que son regard semblait voir était le trou béant qu'arborait sa joue. Une vision qu'elle avait d'abord cru n'être qu'une ombre et sa vue encore brouillée lui jouant des tours ; une vision qui se confirma presque cauchemardesque au bout du compte.
Alors elle le dévisageait tout en tentant pitoyablement de se redresser, cherchant finalement à accrocher son regard plutôt que le reste de son faciès, pas qu'il soit plus rassurant. Outre les cernes l'alourdissant, il avait quelque chose de menaçant, à moins que ce ne soit que son propre état de panique confuse qui la pousse à penser ainsi. « Un peu d'aide? » Ca avait été soufflé d'un timbre encore éraillé, le souffle agité n'aidant pas à rendre la question avenante, mais plutôt l'allure d'un ordre teinté d'agacement, renforcé par la main qu'elle finit par mollement tendre vers lui - malgré son impression première. Il avait l'air vivant, et au lieu de la fixer de la sorte il pouvait bien l'aider à se lever, non? D'autant que malgré le bruit qu'il lui avait semblé percevoir au-delà de ce que sa vision limitée lui permettait de savoir de son environnement, personne ne semblait venir par ici.
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Dim 24 Jan - 17:23
Theory of Everything
ft. Ambrose & Nótt & Clyv & Eirin & Evy & Ezrah
La présence d'Evy ne l'avait guère surprise, mais l'apparition d'Ezrah, elle, était des plus inattendues. Un regard reconnaissance fut adressé à l'alpha, car une aide supplémentaire n'était jamais de trop. Confiant la jeune rose à son amie, Kiba se redressa tranquillement et s'en alla en direction du segment 2C, Ezrah étant parti dans le 1C. A quel moment les cryopods s'étaient-ils ouverts ? Depuis combien de temps errait-il dans les couloirs pour ne rien avoir remarqué ? Poussant un soupir, le jeune asiatique arrivait à mi-chemin lorsqu'il lui sembla voir une silhouette par terre. Il pressa le pas, puis remarqua que cette personne tendait la main. Ils sont plusieurs ? Foulant le sol à vive allure, il arriva en trombe dans la pièce et... resta sans voix.
Un trou béant dans la joue du gars toujours dans son cryopod. Il semblait totalement inerte, dans les vapes, mais ce qui inquiétait Kiba était cette joue ; était-ce une blessure due au cryopod ? Avait-il besoin de soin ? La fille à terre semblait avoir bien reprit connaissance, assez pour réaliser qu'une autre personne était là.
« Hey ! » interpella Kiba pour avoir son attention. « Est-ce que ça va ? »
Il s'avançait vers l'homme en même temps qu'il s'adressait à la blonde. Il jeta un oeil aux noms ; Nótt et Clyv ? Deux prénoms bizarres, heureusement pas durs à mémoriser. Passant un bras derrière le dénommé Clyv, il l'aida à sortir du cryopod et le laissa s'asseoir par terre, avant de se tourner vers Nótt. Il posa une main sur sa joue, vérifiant brièvement sa température. Encore bien froide. Elle ne devait pas être dehors depuis bien longtemps.
« Évitez de trop bouger, votre corps récupère ses fonctions petits à petits. On va vous sortir de là. »
Evy avait une personne et Kiba, deux. Si Ezrah avait trouvé quelqu'un d'autre, ils allaient devoir se débrouiller pour les sortir. Jetant un bref coup d'oeil à Clyv, l'asiatique doutait fortement de sa capacité à pouvoir porter un homme plus une femme en même temps. Il n'était pas faible, mais il y avait des limites plutôt logiques à ce qu'il pouvait transporter. Se redressant, il se dirigea vers le box de la jeune femme et en sortit ses vêtements, qu'il disposa sur elle en guise de couverture temporaire.
« Réchauffe toi avec ça. »
Il fit de même avec Clyv, ne se préoccupant même pas de regarder ce qu'étaient les vêtements.
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Dim 24 Jan - 22:03
ft. Eirin Narshe
ft. Les autres
A savior or Death itself ?
Le black-out total. Il m'avait suffit de clore mes paupières quelques secondes pour que l'engourdissement et la sensation de fatigue extrême me ramène à nouveau au pays des songes. Enfin, apparemment, mon subconscient s'était trompé de destination, puisqu'ici, c'était le vide intersidéral, le néant le plus absolu. J'avais l'impression de flotter dans les ténèbres, hors de mon propre corps, seule spectatrice sans pouvoir réfléchir ou détacher mes yeux de cette scène étrange. J'étais comme piégée, sans avoir les capacités nécessaires à mon évasion de cet endroit. Impossible de savoir depuis combien de temps j'étais inconsciente, pas plus que de connaître sa durée exacte. Trois jours comme dix minutes auraient pu s'écouler avant que quelque chose ne se produise finalement. Un bruit de fond, très lointain et quasiment imperceptible, totalement incompréhensible se propagea soudainement. Ce bruit, régulier, gagna en intensité, mais cela restait beaucoup trop abstrait pour que je puisse comprendre ce que c'était. Un nouveau son, bref et différent, se fit également entendre. Qu'est-ce qu'il se passait ? Je me sentis basculer d'un coup, et au même moment, ces sons devenaient plus facilement audibles et compréhensibles pour moi. Une sensation de chaleur se fit sentir autour de mes épaules. A nouveau, le second son se fit entendre, plus clairement cette fois.
Juste avant qu'il ne s'évapore à jamais dans l'air, je compris que c'était une voix. J'avais pu saisir ses derniers mots, signe que je me réveillais. En effet, l'espace autour de mon corps redevenait lumineux, et je me rapprochais de lui à vitesse grand V, jusqu'à le récupérer et ouvrir difficilement les yeux. Les quelques lumières qu'il y avait me faisaient mal aux yeux et une douleur atroce s'invita à la fête dans mon crâne. Les formes étaient encore abstraites, mais les contours s'affinaient petit à petit. Il y avait une silhouette au-dessus de moi. Sans doute la personne qui venait me récupérer. Quels étaient ses derniers mots, déjà ? Ah, oui, quelque chose à propos d'une bassine et d'un ailleurs. J'ouvris doucement la bouche, changeant d'avis en même temps que la nausée attaqua. Je refermais mes paupières, le temps qu'elle se dissipe, et marqua une pause avant de tenter de parler. Un exercice bien difficile compte tenu de l'aridité de ma bouche et de ma gorge. Finalement, après quelques tentatives infructueuses de nouer un dialogue, je fis un effort pour essayer de mimer ce que je voulais lui dire. Visiblement j'avais eu le temps de décongeler, puisque bouger mes membres était plus facile qu'à mon réveil initial. Levant mon auriculaire, repliant tous mes autres doigts à l'exception du pouce, j'approchais ce dernier de ma bouche, plusieurs fois, afin de faire comprendre à l'inconnu que j'avais soif. Je tentais de rouvrir les yeux, plus doucement cette fois, afin de réhabituer mes sens à leur environnement, et surtout, pour éviter de me rendormir une nouvelle fois. Afin de le rassurer également, parce que j'imagine que voir une femme étalée comme ça par-terre, inconsciente, et ensuquée au possible, y'a quand même de quoi se faire une petite frayeur, je fis un autre effort supplémentaire afin de sourire, et de lever mon pouce en l'air, histoire de lui signaler qu'à part quelques désagréments mineurs sur l'échelle de la santé humaine, j'allais quand même plutôt bien. Je n'avais pas l'impression de saigner, ni de m'être cassé un os en tombant. Tant mieux. Maintenant, tout ce qu'il me restait à savoir, c'était si l'une de mes hypothèses étaient vérifiées, ou non. Oh, et faites que ce en soit pas un cannibale. S'il vous plaît.
Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević Sam 30 Jan - 4:10
day 90
Le givre déchire son être, pénètre la plaie lacérant sa mâchoire ; sa gorge se resserre. À l’agonie du silence, quelques syllabes éthérées viennent finalement s’échouer aux rivages de ses lèvres, luttent l’espace d’un instant avant de s’asphyxier non sans une brève lamentation. Les mots de la jeune femme résonnent encore aux creux de son esprit désolé, insufflés d’une once de dégout. Clyv inspire l’effroi et l’aversion, sa respiration sifflante lui concède l’aspect d’un prédateur. Alors, un léger sourire s’esquisse sur son visage ainsi austère – difficile à déceler, tant il semble ravagé – en réponse à la mine désabusée du garçon fraichement survenu, puis s’efface ; sa condition l’importune, et il se laisse choir péniblement sur le pavé froid.
Au prix de quelques secondes, aussi “ éphémères ” soient-elles, il s’égare dans ses songes au-delà de moindre raison, traquant de frêles souvenirs, quelques réminiscences vestiges de son existence. Prompte, une ombre captive son regard mercure.
Un coffret, métallique, à peine usé des effets de la clepsydre. Corrodé d’une fine strate de rouille, l’objet intrigue et fascine, indéniablement. L’homme étreint sa chevelure ébène aux nuances pétrole d’une poigne que l’on nommerait hésitante, puis s’élance, soudain se relève et chancelle, l’élan presque brisé. De ses desseins, soustraits à sa volonté mais néanmoins inébranlables, saisit l’artefact et en contemple les possessions. Il y effleure des doigts un anneau de platine, l’air absent, puis l’abandonne là, d’une contrariété évanescente qui infuse son geste. L'ébauche désordonnée d’un vulgaire caprice.
Et ses iris se livrent une nouvelle fois aux horizons, puis se scellent ; il entreprend de se délester de l’inconfort précaire de sa combinaison et laisse un instant entrevoir les quelques cicatrices et brûlures constellant son entière anatomie. Sa tenue lui sied et de son manteau long et ample, on lui discerne aisément une prestance qui lui est propre. Soudain on réalise. Il est un paradoxe certain qu’on ne saurait présager.
Nótt U. Knežević
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Les bruits de pas s'accentuaient, lui faisant finalement réaliser qu'ils n'étaient ni le produit de son esprit troublé ni le battement de son sang contre ses tempes. Il y avait bel et bien des pas et un propriétaire à ces derniers, sa voix alors venant ajouter un peu plus de bruit -d'agitation dérangeante et étourdissante- entre les quatre murs de la salle. Et il eut une question somme toute aussi légitime que profondément idiote, réussissant même à lui tirer l'ombre d'un rictus agacé - heureusement aucun mot cette fois ne quitta ses lèvres, et peut-être était-ce mieux ainsi, au vu de l'acidité sur sa langue. Une acidité qui n'avait rien à voir avec la nausée semblant s'être d'ailleurs apaisée.
Lèvres pincées, son regard ne s'accrocha qu'un instant à peine au nouvel arrivant, devinant probablement assez justement qu'il était loin d'être dans leur situation ; celle du réveil. Très vite pourtant, elle quitta sa silhouette pour revenir sur l'autre homme, son attention étrangement accaparée par sa présence et son allure cauchemardesque ; suffisamment pour brusquement sursauter en sentant les doigts sur sa joue, le souffle suspendu au creux de sa gorge l'espace d'un instant.
Et là voilà qui le fixait avec une once de méfiance mêlée d'agacement, mordant l'intérieur de sa joue à défaut de prononcer le moindre mot. L'évidence soulignée par ses mots n'aidait en rien à la rassurer, et rendait le tout quelque peu stupide : avaient-ils seulement l'air d'être capable de réellement bouger, de toute façon? Ça n'était définitivement pas par plaisir qu'elle restait allongée ainsi tout en tentant de retrouver ses esprits. Et si après coup s'en voudrait-elle surement d'ainsi penser, l'agressivité semblait être sa réaction première qu'importe la situation.
Un grommellement prenant les allures d'un « merci » pourtant quitta sa gorge avec difficulté, ses doigts agrippant le tissu hasardeusement disposé sur elle ; c'était lui qu'elle regardait encore pourtant, toute fascinée par sa présence presque malsaine et dérangeante. Et l'observer de la sorte était probablement malvenu, sans qu'elle détourne pour autant le regard, scrutant ses mouvements et ce qu'il sembla récupérer l'espace d'un instant. Ce qui suivit fit naître des regrets teintés d'une brûlante gêne la réchauffant surement trop rapidement - non pas qu'elle détourna pour autant le regard immédiatement.
Les vêtements entre ses mains étaient aussi familiers qu'étrangement distants, le temps passé ne semblant pas vraiment les avoir affectés. « Hm. Tournez-vous. » Un ordre prononcé d'une voix ayant encore du mal à retrouver sa stabilité, le ton teinté d'une gêne plus qu'apparente et née autant de sa naturelle pudeur que des principes enfoncés dans son crâne depuis toujours. Et Nótt attendit qu'ils aient obtempéré pour se changer -malgré les recommandations du noiraud-, jean à peine usé et t-shirt immaculé, la veste glissée sur ses épaules encore frémissante, qu'importe le climat extérieur. Aucun réconfort pourtant, pas plus que lorsque son regard balaya le reste du contenu de la boîte - un rosaire usé, un pendentif gravé à son nom, quelque emballages de bonbons déchirés et détails sans importance. Le contenu de ses poches et rien d'autre, douloureux rappel de sa situation avant ça, qu'importe ce que cela avait pu être.
Et à défaut d'être capable de tenir debout, la blonde se retrouva à fixer le dernier venu, ses doigts abîmés agrippant trop fort surement le fond de sa propre veste, tordant le tissu doublé. « On est où? » C'était bien la question à poser, n'est-ce pas?
Ils ne semblaient pas si mal en point que ça ; pas de vomi surprise, pas de crise nerveuse comme certains avaient pu avoir. Ils reprenaient des couleurs mais aussi le contrôle de leur corps, difficilement, mais lentement. Tant mieux ; l'odeur et la vue du vomi n'était pas quelque chose dont Kiba était très fan. Et comme elles pouvaient s'habiller sans avoir besoin de son assistance, Kiba fit rapidement le tour de la salle, notamment de leurs cryopods. S'ils avaient un moyen de prédire les prochains éveils, tout serait tellement plus facile et gérable. Une sorte de décongélation lente et progressive devait être un minimum visible sur le cryopod ; ou bien un mécanisme divers qui s'enclenchait, ou s'arrêtait justement, devait bien débuter quelque part et être notifié par un bruit ou un message... mais il ne trouva rien. Comme d'habitude. Comme à chaque fois qu'il revenait faire sa ronde.
L'homme défiguré enfilait son manteau lorsque Kiba se retourna à nouveau vers eux. Clyv semblait faire plus ou moins la même taille, mais possédait davantage de carrure ; guère surprenant en soit, Kiba ne se trouvait pas spécialement épais, juste plus sec que le reste. Mais lui, il était évident qu'il était un homme habitué au sport et au travail physique, à n'en point douter. Pour autant, Kiba ne le questionna pas. Les détails viendraient en temps voulu. Ce fut donc au tour de la jeune femme, Nott, de vouloir s'habiller. Pudeur annoncé, l'asiatique s'interposa naturellement entre Clyv et la vue de Nott. Pas qu'il insinuait qu'il puisse en profitait, mais il ne les connaissait absolument pas, et la prudence restait de mise. A la place, Kiba observa plus longuement la joue du balafré. La plaie, bien que béante, semblait avoir cicatrisé. S'était-il fait ça avant les bombes ? Sûrement. Si la blessure avait été fraîche au moment de la cryogénisation, cela n'aurait guère eut le temps de cicatriser aussi bien. Rassuré quant à l'état de Clyv, il ne quitta sa position que lorsqu'il entendit le bruit métallique du box qu'on ouvrait. Il vérifia rapidement que ses jambes étaient habillées, puis se retourna complètement. Il se cala contre l'un des côtés du cryopod et entreprit de répondre à la question qu'on lui posait.
« A CryoLab. Si votre mémoire est intacte, vous devez vous souvenir de l'alerte lancée dans Wooden Cove et des attaques subies un peu partout. La ville allait prochainement être frappée et une tablette blanche qui nous avait été donnée nous a tous guidés ici, où on a été cryogénisé. » Il les laissa à leur réflexion quelques secondes s'ils en avaient besoin, le temps de se rappeler. « On ne sait pas combien de temps s'est écoulé depuis. Je peux juste vous dire que le monde a radicalement changé et que plus rien de ce que vous connaissiez n'existe. »
Adieu confort des douches, des canapés, des petits plats cuisinés avec amour ─ bien que Roman soit très doué, il y avait moins de variété ─ et adieu la musique. Tout ce qui faisait la base d'une vie bien tranquille n'était plus là.
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Sujet: Re: J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević
J +90 - Réveil d'Ambrose A. Connor & Eirin Narshe & Clyv Skerr & Nótt U. Knežević