Elle se réveille.
En sursaut et tout se bouscule. Un réveil agité, qui la précipite violemment au sol. Ce qui accentue les symptômes que son corps va lui faire subir dans la même seconde ; les nausées, la tête qui tourne, le corps fébrile, les picotements, l'engourdissement, la peau qui s'irrite à l'impact de sa chute et par-dessus tout ; ses muscles.
La première foutue idée qui lui a traversé la tête ; c'était de s'éloigner de ce truc qui la frigorifiait plus qu'autre chose et ça, même si ça doit lui coûter des bleus. Là tout de suite, si elle pouvait appeler quelqu'un, ça serait son père.

Son père, son père ...
Son cerveau se concentre à présent sur ce qu'elle a vécu avant de se faire enfermer. Une journée avec sa famille. Une simple journée, puis en une fraction de secondes, tout s'est barré littéralement en couille. Il fallait se grouper, se bouger et répondre lorsque notre nom fut mentionné ... Et ce n'est que lorsque son regard - encore bien endormi - se dirigea vers son ancien lit que son cerveau eu la gratitude de lui rappeler ce qui s'est réellement passé.

Elle n'était pas d'accord. Lui si. Elle ne voulait pas. Lui si. Elle demandait si c'était possible d'échanger sa place. Lui ne voulait pas faire ça. Et malgré son désaccord, elle fut embarquée dans cette capsule géante ... Pour au final se réveiller ici ?

Et ce n'est que lorsque ses souvenirs l'assaillent de part en part, qu'elle se mit progressivement à pleurer. Il n'y a personne, alors oui, on va se laisser aller.

Son cœur bat trop vite, ses spasmes ne font que se répéter, mais ses neurones lui ordonnent de se calmer. Du moins, elle se persuade de rester calmer, de se reprendre le plus vite possible. De ce qu'elle peut déceler ; elle n'est pas seule. Vos effets personnels vous seront... Son attention se dirige vers son cryopod, qu'elle essaie d'atteindre en prenant son temps.

Chose faite, elle y retrouve son porte-feuille - ainsi que deux photos. Sa chemise, son débardeur, son pantalon, ses rangers, ses gants ... Et même son 9mm, chargé. De sa main tremblante, elle vérifie si tout y est. Et assurément, c'est le cas. Ses clefs, son portable - qui par ailleurs, ne fonctionne pas ... Et son petit couteau suisse.
Elle prend le tout et se met en boule tout en serrant contre elle ses affaires. L'endroit n'a pas l'air de lui être familier ... Mais trop y penser n'allait pas l'aider. Petit à petit, au fur et à mesure que le temps passera, son état va s'améliorer - et là, elle pourra commencer par retrouver son calme et un tant soit peu le contrôle de ses mouvements, pour finalement se préparer. Nous verrons plus tard pour son visage fatigué et le reste.

Et si personne ne vient ici, autant sortir ... ?

Une bouteille à la main droite et deux couverture dans l’autre il se prépara à entrer dans la voute, un léger malaise au creux du ventre. Retourner-là n’était pas forcément facile, se rappeler son état de faiblesse non plus. Seulement on ne peut effacer un jour de sa vie, il faut aller de l’avant. Tout le monde le faisait. Tout le monde venait un jour ou l’autre récupéré et aidé les marmottes à sortir. Tout le monde devait faire avec. Il n’était qu’un homme parmi tant d’autre.

Il prit une forte inspiration et hésita un petit moment entre descendre les escaliers sur l’étage qui s’était ouvert quelque jour plutôt ou bien vérifier de vers là il venait lui-même. Sautillant d’un pied sur l’autre en cherchant la bonne réponse il se décida de là où il même venait au final. Plus sombre que l’autre, si une marmotte se levait là-bas et bien elle serait plus en recherche d’aide immédiate que celle en bas. Puis au pire des cas il pourrait toujours retourner en bas ensuite. Ce n’était pas comme s’il avait un souci aux jambes ou autre qui l’aurait empêché de le faire.

Il avance doucement et hésite à nouveau. Dans quel sens vérifier les salles ? Il ferme les yeux et finalement choisi de le faire dans le sens des aiguilles d’une montre. Il pousse un long soupir avant d’au final prendre l’escalier et descendre. Non, retourner là-bas tout de suite n’est pas possible dans l’immédiat. En bas est plus rassurant. Il passe rapidement vers les douches en vérifiant celle des hommes. Il était possible qu’une personne se traine jusqu’à là-bas après tout, avant de s’attaquer vraiment au nœud du souci. Les salles avec les cryopods.

Il partit donc de la salle la plus proche du contrôle des stocks pour remonter ensuite. Les deux premières était complétement vide, enfin, plutôt aucun sarcophage ne c’était ouvert. Ce fut dans la troisième salle qu’il trouva enfin une forme humaine rouler en boule. Il prend une forte inspiration avant de se lancer à l’action. Il approche tout doucement puis s’arrête à un bon mettre de distance avant de toussoter un peu pour indiquer sa présence.

« Hey. Tu m’entends ? »

Il se mord la lèvre inférieure et tente un petit pas en avant.

« J’sais que tu dois pas être bien, mais t’inquiète ça vas aller mieux. »

La rassurer d’abord, lui dire la vérité après. Une fois que ça ira mieux ou qu’on lui posera la question. Il tend sa main avec la bouteille d’eau pour regarder sa réaction. Il voit parfois un peu trop les humains qui vont mal comme des animaux en détresse.

Petit à petit, elle y arrive.
Elle arrive à se vêtir, elle arrive à contrôler ses tremblements. Elle est seule, pour l'instant et cette sensation de solitude, d'avoir le temps rien que pour soi, l'encourage à avancer au rythme qu'elle choisit. Une fois que le nécessaire fut mis sur son dos, son regard - presque endormi - vérifia l'état de l'arme qui est resté fidèle au poste. Comme dit précédemment ; il est lourd, donc il est chargé.

Elle ne ne sait plus exactement depuis combien de temps elle est ici, à faire un décompte quelconque dans sa tête pour ensuite le répéter afin de retrouver le maximum de ses facultés ... Mais ce n'est que lorsqu'un bruit, étranger au silence dont elle avait eu le droit jusqu'à présent, la mit en état d'alerte.
Il y a quelqu'un.

Première idée - un peu irréfléchie - est de ne pas bouger. Pour l'instant, c'est mieux pour elle de ne pas bouger et d'attendre simplement que l'individu se manifeste. Hey. Tu m’entends ? Aucune réponse. Le temps de le distinguer, de voir ce qu'il porte comme vêtement - uniforme ou autre ? - et surtout, s'il a l'air louche ... Non parce qu'étant une jeune femme dans un état fébrile, être en face d'un parfait inconnu n'est pas du tout rassurant, en soi. Cliché ? Non. Juste prudente.

J’sais que tu dois pas être bien, mais t’inquiète ça vas aller mieux. Et il s'approche, d'un pas léger, tandis qu'elle braque - comme son bras le peut - son arme vers lui. Certes, elle tremble. Elle est fatiguée. Et par-dessus tout ; son esprit est loin d'être tranquille. Bon dieu que son arme pèse soudainement une tonne ... Et puis, il ne va pas oser ? Si ces cryopods sont encore allumés, c'est sans doute parce qu'ils sont précieux, non ?
Sauf que elle, elle s'en fout.

« ... T-T'appro-oche pas ... » Et elle tente de se relever. Son chemisier est toujours ouvert, autant dire qu'elle avait autre chose à penser qu'à le boutonner convenablement. Après avoir fait l'effort de se relever, d'utiliser le mur comme appui et d'avoir un rythme respiratoire adéquat, elle tente d'ouvrir l'interrogatoire. « O-Où on est ? Quelle année ? Et t'es qui ? » La dernière question a été lancé avec un léger "déclic" qui signal que l'arme est prêt à lâcher sa première balle au moindre faux pas ...
Quand la confiance ne règne pas, hein...

Quel est l’instinct de survie numéro 1 quand une arme à fau est pointée sur soi et qu’on n’a absolument rien pour se défendre efficacement sans aucun risque ? Ne pas paniqué et mettre bien en évidence ses main. Surtout ne pas lâché la personne du regard. Ne pas élever la voix quand on va s’adresser à la personne avec l’arme. Pourquoi son putain de première fois qu’il s’occupait d’une marmotte de chiote il finissait avec une arme ? Il avait dû être un violeur d’enfant dans une autre vie pour le coup.

« Doucement, regarde j’recule. »

Il fit un pas en arrière en gardant ses mains en l’air tout en maudissant sa chance. Il n’avait absolument aucun moyen de savoir si l’arme était chargée ou non et vus de l’état de la demoiselle c’était encore plus dangereux. Quoi que le déclic de l’arme montrait qu’elle était prête à tirer. C’est quand une personne est blessé, en position de faiblesse ou désorienté qu’elle fait les choses les plus stupide. Il y allait sans dire que vus comment elle c’était éveillé elle ne devait pas avoir le feu de dieu au corps. Il doutait aussi que son treillis militaire soit tellement rassurant non plus. Il soupira un peu.

« J’suis Sirius. J’tait aussi dans ses trucs froids. »

Il grogne un peu et baissa un peu sa main avec la bouteille d’eau pour lui la représenté avec un peu d’insistance. Le fait d’être braqué par une arme à feu n’était vraiment pas relaxant. Pas que ça soit pas la première fois, mais ça ne changeait pas que pour le moment ça avait toujours été en situation d’entrainement avec en plus une vraie infirmerie en cas dommage. Là il n’avait pas cela sous la main.

« T’veux pas baissé ton arme ? Boire un peu ? S’tu veux j’reste loin. Il y’a d’autre personnes dans les boites, s’tu tires ça risque d’les buter en même temps. »

Il rougit un peu et tente avec un mouvement d’épaules des plus maladroit de désigné sa poitrine.

« Puis ta ch’mise, faudrait f’nir d’la boutonner. »

Pourquoi ça tombait sur lui ce genre de merde ?

Doucement, regarde j’recule.
Bien, au moins il ne jouera pas au héros et son cerveau semble faire preuve de réflexion. Pour le coup, elle pourrait lâcher un soupir de soulagement, mais ça serait montrer son relâchement, donc on va juste s'abstenir et continuer à avoir la situation en main ... Même si bordel, la fatigue est toujours là, bien présente et que les effets de ce long sommeil semblent prendre de l'ampleur. Encore heureux qu'elle arrive à tenir au moins sur ses jambes. Elle aurait eu l'air bien conne avec son arme qui semble lui peser une tonne.
Eh merde.

L'étranger se nomme donc Sirius. Drôle de façon de se présenter, pour un mec vêtu d'un uniforme militaire. Pour le coup, c'est assez suspect. Et il ne répond pas à la question importante ; on est en quelle année ? Cela fait combien de temps qu'on l'a forcé à dormir dedans ?
T’veux pas baissé ton arme ? Boire un peu ? Oups, il a tiré dans le mille. Depuis tout à l'heure, sa gorge lui fait subir un véritable calvaire, qui est synonyme de bordel de merde que j'ai soif. L'idée était trop attrayante pour l'oublier et la fatigue commence d'ailleurs à la faire trembler, sans oublier cette sensation de picotements aux yeux.
Pas le choix, faut accepter.


Puis ta ch’mise, faudrait f’nir d’la boutonner. D'un regard las, elle constate qu'en effet, sa chemise en dévoile un peu trop la valeur de son soutient-gorge. Mais bon, ce n'est pas demain la veille qu'elle aura honte de montrer un bout de peau. Ou alors, la situation actuelle ne lui donne en aucun cas le droit de jouer les vierges effarouchées. « ... T'as jamais vu de paire de seins ou ... ? » Un petit rire à la fin, cela serait particulièrement amusant d'apprendre que ce type n'a jamais touché une femme de sa vie. Ce qui pourrait déjà le rendre plus attendrissant et moins menaçant.
« Si ... T'as de quoi boire, je ne dirais pas non. » Petit à petit, elle baisse son arme et se laisse aller contre le mur. Et vu que monsieur semble perturber elle bou-... Elle laisse sa chemise bien ouverte comme il faut. Au pire, il n'a qu'à s'imaginer que c'est un bikini et rien d'autre. « T'as rien à me raconter, sinon ? » Peut-être sur l'état du monde ? S'il y a d'autres gens ? Si la terre a réellement sauté comme ces enfoirés l'ont prétendu ?
Autant demander maintenant.

Il grognerait presque sous son rire et à son insinuation qu’il ne sait pas comment est fait une poitrine féminine.

« J’ai d’jà vu, mais la fille en question me pointait pas avec une arme en même temps. Désolé d’avoir pensé à que t’aurais voulu gardé ta pudeur ou autre connerie dans ce genre à ton réveil. »

Il est légèrement vexer, comme un gamin sur qui on tape les doigts en se moquant gentiment de sa bêtise. Sa fierté n’aime pas vraiment, mais elle est celle qui à l’arme. Alors du coup il préfère en rire un peu plutôt que dire quelque chose qu’il pourrait regretter ensuite. Jouer au plus malin quand on est menacé est parfaitement débile. Même si elle a baissé son arme, ça ne change pas qu’elle l’a encore en main et que relever son bras est toujours possible même si elle semble aussi faible qu’une enfant là tout de suite. Faible comme tous ceux qui sortent du froid. Il avance vers tout doucement pour lui donner la bouteille d’eau. Lui avait eu besoin d’aide pour boire au début du coup comme elle n’a pas demandé de lancer la boisson il vient lui donner en main propre. Aussi propre que puisse être ses mains en ce moment.

« Tiens, si t’as besoin de cracher hésite pas, il y a encore de l’eau dehors. »

Liam lui avait sorti un truc comme ça à son réveil, c’était peut-être important de le répété aussi. Il lui tend ensuite une couverture au cas où elle est froide.

« Tu veux que j’te raconte l’histoire de la belle aux bois dormant ? »

Il ricane un peu pour détendre l’atmosphère. Ce n’était certainement pas ça que voulais entendre la jeune femme, mais comme il n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait entendre il ne voulait pas tenter le diable.

« Ou tu préfères savoir si on est pas les nouveau Adam et Eve du monde ? »

C’était sa façon à lui de chercher à savoir si elle préférait savoir tout de suite ou non. C’était presque s’il oubliait qu’elle avait une arme chargé. Presque, si on oublie ses yeux qui ne quittent pas l’arme des yeux.