Sujet: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Sam 27 Fév - 15:39
SOULS
Le retour du laboratoire avait été laborieux. Kiba avait vite senti que quelque chose n'allait pas, mais il n'avait pas voulu inquiéter les autres davantage, ni même attirer l'attention sur son état. A ses yeux, Eirin et Clyv étaient dans un état plus grave. L'égo du japonais était grand, si grand qu'il ne voulait pas concevoir l'idée qu'il puisse être gravement blessé. Et pourtant, sans même qu'il ne s'en rende compte, il s'était effondré. Il avait sentit qu'on le portait, et la lumière du jour l'avait ébloui lorsqu'ils étaient sortis de la Voûte.
C'est à mi-chemin en direction du centre de soins qu'il avait commencé à vraiment sentir la douleur. Au départ, il avait voulu se contenir, n'offrant que des grimaces d'inconfort et des légères gesticulations. Mais rapidement, il avait hurlé. Il sentait son bras comme si tout le reste avait cessé d'exister tant la douleur était immense. Il avait la sensation de brûler de l'intérieur, à petit feu, et que chacune de ses cellules était vicieusement en train de gonfler et d'exploser avant de se dissoudre. Kiba avait toujours pensé qu'il était loin d'être une chochotte. Des os cassés, il en avait eu, mais il n'avait jamais hurlé de cette manière. Ses idées n'étaient pas très claires, ses mouvements étaient brusques. Il ne savait pas comment apaiser sa propres douleurs et bien qu'il fut posé sur un lit, le maintenir ne fut pas facile tant il se débattait. Son corps se soulevait, il tournait, ses muscles étaient tendus et il risquait d'aggraver les blessures de ses côtes à ce rythme. Et même de blesser les autres autour de lui. Il reconnaissait quelques voix ; Evy notamment. Impossible pour lui de se calmer, même s'il la savait à côté. Il ne pensait en vérité qu'à une seule chose. Se débarrasser de son bras. Il ne voulait pas mourir, il ne voulait pas que la douleur se répande, que le poison gagne le reste de son corps. Dans un court moment de lucidité, Kiba prit sur lui, ravala ses hurlements, serra le poing et tendit son bras nécrosé sur le côté. Il ouvrit un oeil, cherchant du regard la solution à son problème.
Il la trouva sans peine. Sa solution, elle était à côté de lui, était blessée, incapable de parler. Sa solution s'appelait Clyv. Son regard le suppliait de l'aider, d'abréger ses souffrances.
« C-Clyv...! » l'appela-t-il.
Et comme si ce n'était pas assez clair, Kiba dégagea violemment son bras de l'emprise de la personne qui le tenait, et il jeta son katana au sol. Dans la même seconde, la douleur le relançait de plus belle et il hurla.
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[HRP] le RP se déroule avant le retour du G1 et du G3 [/HRP]
Å. Evy Blomkvist
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Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Sam 27 Fév - 22:17
dramatis personae
jour 123
« ... »
Quoi qu'elle ait pu penser, dire ou faire ces derniers jours après l'ouverture inopinée de la seconde partie de la Voûte. Quoi qu'il ait pu se passer jusqu'à cet instant, quoi que ce soit, quelle que soit ce qu'elle avait eu à affronter, à endurer, à subir, plus rien n'avait d'importance. En l'espace de quelques secondes, tout avait implosé dans un concerto de hurlements qui la glaçait d'effroi. Interdite, pétrifiée, la bouche ouverte dans un cri muet, elle restait là, sans savoir quoi dire de plus que « pourquoi », que « qu'est-ce que », que « mon dieu ». Un Dieu cruel qu'elle invoquait entre deux cris, dans des mots vains, mortifiée par le spectacle d'un Kiba déformé par la douleur. Un Dieu cruel qui avait eu fort à faire ces derniers jours et qu'elle n'appellerait certainement plus jamais.
Elle avait mal à en avoir la nausée et le cœur aussi serré que si elle se trouvait seule, sur une coquille de noix, en pleine tempête. Et aussi dur que pouvait être la représentation, elle n'arrivait pas à en ôter son regard, spectatrice livide. Ses pupilles allaient, affolées, de l'un à l'autre, dans un va-et-vient incessant. Elle se sentait pathétique, potiche plantée à l'entrée de la pièce, à deux doigts de vomir. Elle n'était plus utile à rien. À personne. Son cerveau asphyxié l'empêchait de faire quoi que ce soit d'autre que de regarder, elle en oubliait de respirer. Aucun son ne franchissait ses lèvres, aucune larme, rien, et lorsqu'au beau milieu du vacarme qui allait crescendo, Kiba offrit une interlude morbide et suppliante, elle se trouva perdue.
Jusqu'à ce qu'elle comprenne. Et la nausée fut si forte que la jeune femme du sortir de là où elle était pour aller vomir à la première fenêtre ouverte qu'elle trouverait. Vomir, s'étouffer et recommencer jusqu'à qu'il n'y ait plus rien d'autre que ses tripes à rendre.
Et maintenant, comme un zombie, y retourner, ne pas l'y laisser. Ne pas l'y laisser.
Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Dim 28 Fév - 4:49
day 123
Le chaos se succède à lui-même. Et la mine harassée d’une procession d’évènements indésirables, son teint blême se fait alors livide, son regard ponctué de cernes bien plus érodées qu’à l’accoutumé. Ses soupirs exsudent le supplice, et de son aura exhale encore le calvaire de sa condition ; l’esquisse immonde teintée d’amarante d’une ecchymose venant étreindre sa gorge comme un stigmate d’asphyxie. Le silence rompu par les hurlements d’agonie de son compagnon, d’insupportables lamentations résonnent crescendo au creux de ses tympans déjà lésés par les clameurs de la créature et de l’enceinte de la bâtisse. À cela s’entremêle la vision infâme d’une gangrène rongeant sa quiétude. De son inconscient démontrant de son appréhension.
Se tenant à son chevet, ses iris s’enracinent sur la silhouette féminine d’Evy, discernent le malaise attisant sa détresse et son impuissance, avant de s’égarer à l’horizon. Soudain un éclat métallique brise le rythme éclos des complaintes, arrachant Clyv de ses aspires, la supplication infuse d’un élan de lucidité. Ses paupières s’abaissent tel un voile de déni. Une fois de plus, ses mots viennent s’échouer au gouffre de sa gorge, la voix brisée, exhibant la genèse d’un sentiment de frustration qu’il ravale aussitôt, s’adonnant à un effluve empreint de désarroi. Le désordre régissant aux concaves de son esprit, il tente alors de discipliner ses pensées. Et de ses prunelles nuance mercure, il s’abandonne à la contemplation – l’espace de quelques secondes, le katana jonchant toujours sur le pavé froid.
Puis il se hâte brusquement – faisant taire quelques plaintes résultant de ses propres maux et l’aspiration de ne rien laisser transparaitre, déchire de ses mains un fragment d’étoffe arraché à ses vêtements qu’il s’empresse de nouer autour du bras de son cadet, à l’endroit où l’infection ne semble pas s’être encore propagée. Claustré dans son mutisme, il se saisit alors de l’arme et fait preuve d'un calme alcyonien. Le temps n’est plus aux incertitudes.
Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Dim 28 Fév - 9:48
SOULS
La supplication du japonais avait été quelque peut irréfléchie. Peut-être y avait-il une autre solution, peut-être valait-il mieux attendre. Peut-être que ce poison n'avait rien de mortel et qu'il provoquait juste des douleurs tellement dingue que même la mort paraissait être une échappatoire. Kiba n'en savait rien. Nul n'avait la solution idéale au problème, alors, quitte à choisir, Kiba voulait juste en finir. Il voulait que la douleur cesse, que tout cesse. Il ne sentait même pas Clyv lui faire un garrot de fortune avec un tissu. Kiba faisait son possible pour bouger le moins violemment, mais c'était difficile. Jamais il n'aurait imaginé qu'il puisse avoir un jour mal au point de ne pas être capable de se contrôler lui-même. Kiba sentit inconsciemment que le moment approchait. Sa respiration était affolée, tout comme son rythme cardiaque qui le fatiguait à l'extrême. La sueur se mélangeait aux larmes de douleurs et, en une fraction de seconde, tout sembla s'arrêter. Il ne savait pas si on l'avait bien tenu, s'il était lui-même resté immobile, il ne savait pas si Clyv l'avait entendu et compris. Il ne savait rien. Il entendit juste un long, très long sifflement dans ses oreilles, accompagné d'un bourdonnement qui devenait de plus en plus gros. Les yeux mi-clos, il sentit comme une violente envie de vomir ─ avait-il juste eu envie, ou avait-il vraiment vomi ? ─ et sa vue devint pleine de points lumineux virevoltant dans tous les sens. Il eut une sensation de chaud, de froid, puis... plus rien.
Les cris cessèrent. Les hurlements qui étaient bien la preuve de sa souffrance mais aussi de sa vie, disparurent alors que son visage avait blêmit au point de faire douter de son état. Mais il était bien vivant. La douleur avait juste été si violente que la perte de son bras, lamentablement tombé au sol, avait en quelque sorte terminé de jouer avec son endurance. Sa perte de connaissance n'allait en revanche pas durer bien longtemps. Trois minutes, tout au plus. A peine le temps de s'occuper de lui. Et pendant ces trois minutes, Kiba était retourné dans le passé, en Angleterre. Avec les siens.
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Nótt U. Knežević
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Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Dim 28 Fév - 17:23
Finalement sortis de cet enfer par on ne sait quel miracle - admettant sans honte avoir quelque peu perdu espoir tandis en sentant les dernières miettes de son courage être balayées par sa frayeur - elle n'arrivait toujours pas à se convaincre d'être soulagée. Pourtant, parmi les autres personnes l'entourant, elle n'avait pas de blessures physiquement notables, quelques égratignures de l'ordre du détail ; ce qui nourrissait son agitation, c'était bien plus l'état des deux alphas qu'elle avait soutenus tant bien que mal, et depuis quelques minutes déjà, plus particulièrement celui de Kiba. Son esprit faisait tout son possible pour occulter les cris qui déchiraient sa gorge, et si son regard rivé au sol lui épargnait au moins la vue de son corps tordu par la douleur, son imagination comblait cette absence.
Tout ça, elle aurait voulu s'en défaire, cette empathie pour autrui qui ne lui causait que du souci ; la blonde aurait voulu n'en avoir rien à faire, que cette mésaventure ne soit qu'une cicatrice de plus dans son inconscient. La vérité cependant était toute autre : ses doigts tremblaient toujours et la sueur qui longeait son échine semblait être glacée et brûlante à la fois, preuve parmi tant d'autres que la panique était toujours l'émotion primant sur toutes les autres.
Difficile alors d'expliquer d'où était venu le courage suffisant pour relever les yeux et ravaler les sanglots toujours coincés dans sa gorge, afficher un masque de lassitude épuisée et se porter volontaire pour maintenir tranquille le japonais. Elle ne pensait pas, ne voulait pas comprendre ce qui se passait autour d'elle, préférant concentrer toute son attention sur ses deux mains crispées sur ses épaules. Mais elle aurait beau se convaincre d'être très loin d'ici, lutter et peindre le déni dans toutes ses nuances, Nótt ne pouvait affirmer réellement réussir à se dissocier de l'instant : les hurlements étaient déchirants, mais ce qui fut pire que tout encore ce fut le soudain silence. Et peut-être n'aurait-elle jamais du rouvrir les yeux à ce moment. Il y avait la lame et le sang, le bras tombé mollement au sol et ses prunelles azur subitement remontant vers le visage de Clyv après s'être perdus sur celui de Kiba ; une inspiration tremblante et ses muscles crispées, la naissance d'un rire nerveux mêlé à un sanglot qu'elle tenta de faire mourir entre ses lèvres pincées, courbant l'échine à nouveau. Oh non, ça ne venait pas d'arriver, hein?
Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Dim 28 Fév - 17:45
ft. Eirin Narshe
ft. Les miraculés
Life can be really cruel ...
En mauvais état, on m'avait ramenée au centre de soins. Mon auscultation fut brève, et les bouts de verre rapidement retirés de mon corps. On m'avait fait des pansements, et un bilan complet de mon état m'avait été donné. Je ne devais pas m'allonger sur le dos, ni m'asseoir pendant un certain temps, et j'allais devoir me faire masser au niveau de l'humérus, apparemment légèrement fêlé. Rester en place, hein ? Une chose que je ne savais pas du tout faire. Mes pensées étaient principalement tournées vers Kiba et Clyv, qui devaient être ceux ayant le plus subi de dégâts durant notre mission. Je me sentais un peu coupable, puisque l'anguistona – comme nous l'avions appelée – était au départ venue nous chercher, Cece et moi. Je voulais au moins leur faire part de mes regrets à tous les deux. J'attendis donc patiemment que ma surveillance ait baissé sa garde pour me faufiler en dehors de la pièce où j'étais.
Un cri affreux, de douleur à n'en pas douter, se fit entendre d'une voix bien reconnaissable : celle de Kiba. Je me dirigeais donc vers la source de l'expression de cette agonie, croisant au passage Evy, le visage blanc comme un linge, pressée. Elle devait sortir de la chambre du japonais. Jamais je ne l'avais vue comme ça encore, alors je me préparais mentalement. La scène qui m'attendait risquait d'être vraiment moche à regarder, mais j'y tenais. J'entrais en silence dans la pièce, observant respectueusement ce qui s'y déroulait. Kiba, allongé, souffrant le martyr, Nótt, proche des épaules de ce dernier, et Clyv, debout, sans un mot s'approchant de lui pour lui faire un garrot. Je m'avançais, timidement, et me raclais la gorge pour signaler ma présence.
« Hum … Je voulais voir les dégâts par moi-même … J'imagine que tu vas avoir besoin d'aide pour le tenir, alors, si je peux aider ... »
Malgré mes blessures, je pouvais utiliser de ma force et mon poids comme d'un avantage pour tenir Kiba en place. Ma culpabilité croissait en voyant son bras gonflé, d'une teinte anormale, et en entendant ses plaintes. Je voulais me rendre utile pour au moins soulager sa peine. Tant pis si je me blessais un peu plus dans le processus, c'était une maigre compensation pour ce que les deux Alphas devaient subir. Ayant remarqué l'absence de bâillon, je pris le reste du tissu déchiré par Clyv, un peu inquiète sur la quantité restante, pour faire l'accessoire et le mettre dans la bouche de Kiba, pas trop profondément pour ne pas l'étouffer. Ca avait l'air de tenir et de ne pas être trop catastrophique … Je me plaçais ensuite de l'autre côté du japonais, appliquant un maximum de mon poids sur son thorax pour le tenir en place, attendant que Clyv abatte le couperet et sépare le membre de son corps d'origine. Je ne pouvais détacher mes yeux de la lame, prête à s'abattre, même lorsqu'elle trancha nettement la chair. Un frisson d'effroi parcourut tout mon corps, alors que les images se gravèrent sur mes rétines et dans mon esprit, comme l'on marque du bétail au fer rouge. Je restais tout de même concentrée, plaquant à nouveau le pauvre Kiba contre son matelas, serrant les mâchoires pour lutter contre ma propre douleur au bras et au dos. Je n'avais pas le droit de chipoter, comparé à ce qu'il venait de subir, alors aucun son de plainte ne s'échappa de mes lèvres. Ce ne fut pas le cas de la blonde, qui avait l'air vraiment chamboulée par tout ce qui venait de se passer. Kiba sombra alors dans l'inconscience, sans doute un effet de l'agonie qu'il venait de subir brutalement, et je me relevais de son torse, m'approchant de la jeune femme. Je posais ma main sur son dos, la frottant doucement en la tenant un peu contre moi. Maigre réconfort, mais qu'y avait-il à dire pour dédramatiser la situation ? Absolument rien. Les regrets et la culpabilité me rongeaient, et cela se voyait clairement sur mon visage, pour une fois.
Å. Evy Blomkvist
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Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Dim 28 Fév - 18:09
dramatis personae
jour 123
Vide de toute substance, Evy disparut de son propre corps le temps de mettre fin à la symphonie déchirante. Ses pas la ramenèrent à la pièce, où ses pupilles ternes observèrent le spectacle grotesque et, défaite de toutes considérations émotionnelles, elle ojugea la scène de loin, comme si le pauvre diable gigotant n'avait jamais été Kiba. Comme si tout ça n'existait pas.
Le couperet s’abattit, et, dans le silence soudain, elle perdit le souvenir de cet instant. « Il s'est évanoui. » Sa voix était étrangement morne tandis que de deux doigts elle écartait les paupières pour confirmer son diagnostic. La bras mort au sol avait quelque chose de terriblement pathétique.
Elle prit machinalement tout ce qu'elle pouvait pour nettoyer, arrêter le saignement, recoudre et bander. Ses compétences étaient à peine suffisantes, mais pas question de tergiverser. Il fallait juste agir, agir, ne pas le laisser mourir. Ne pas le laisser mourir, ne pas le laisser mourir. Cette pensée tournait et tournait encore dans sa tête.
Il fallait le sauver - et se sauver un peu aussi, par la même occasion. Elle débordait à nouveau, prenant de plein fouet ses émotions affolées, pleurant sans bruit, sans rien dire, essuyant larmes sur larmes pour ne passe laisser aveugler. Il y avait du monde autour, et elle se sentait si seule.
Elle retira le garrot et une fois le saignement restreint, elle nettoya la plaie du mieux qu'elle pu, reniflant pathétiquement à chaque inspiration. Puis il fallut recoudre. Veines, artère, vaisseaux. Elle ne pouvait pas tout refermer en une seule fois, trop de risque d'infection. Il faudrait une seconde opération pour refermer entièrement le moignon. Recoller peau, muscles, tendons, former un moignon correct, elle le laissera à d'autre. Plus compétents que ce qu'elle n'avait jamais été.
L'opération prit un certain temps, un temps pendant lequel elle n'entendait ni n'écoutait plus rien. Elle ne demandait rien, ne disait rien, s'appliquant à vérifier chacun de ses gestes. La chair tranchée, le sang, les cris, tout ça étaient devenu faux pour qu'elle puisse le supporter. Elle était si absorbée qu'elle ne réagit même pas au réveil de son « patient ».
Et puis enfin, elle avait fini. Il avait bandage propre et un drain fait d'un morceau de tuyau en plastique, il avait peut-être une chance d'éviter l'infection, une chance de survivre à tout ça.
Et elle avait évacué toutes ses larmes, il ne lui restait plus rien, rien qu'une sensation de vide.
Mais elle avait réussi à finir ça. Réussie à tenir le coup. Et quand l'adrénaline retomba, elle se laissa glisser contre le mur pour ne pas s'évanouir.
Elle était sale, pathétique, pleine de sang, fatiguée, le visage bouffie. Mais elle avait fait tout ce qu'elle pouvait. Vraiment tout ce qu'elle pouvait. Et maintenant elle resterait là.
Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Dim 28 Fév - 19:43
Hate
Pride
Lost
Pas touche au bras Eirin
Tout est arrivé si vite, Yun ne comprit pas tout de suite l'horreur de la situation, mais elle ne s'était jamais sentie aussi impuissante. Quand Kiba s'est effondré dans le tunnel, elle eut l'impression que le toit du chapiteau de son monde venait de s'écrouler avec le garçon. Impossible de sortir la tête hors de l'eau, elle avait été incapable d'agir. Incapable de savoir quoi faire. Incapable de décider. Pourquoi ne l'avait-il pas laisser regarder. Pourquoi n'avait-elle pas insisté. Pourquoi au moment où Kiba aurait eu le plus besoin d'elle, elle se retrouvait bloquée.
Elle suivit le groupe jusqu'à la chambre, en silence, son corps se déplace seul tandis que son esprit s'est perdu dû au choc de la situation. Tout le monde s'affaire autour de Kiba, mais pas elle, elle reste en retrait, à l'écart du jeune homme, elle ne peut que regarder. Comme si la chinoise vivait un rêve et qu'elle observait les faits et gestes de chaque protagonistes sans faire partir du plan.
Quand le japonais montra son bras, Yun faillit tressaillir. La rouquine lève instinctivement la tête vers le jeune défiguré, incrédule. Ils ne peuvent pas faire ça. Pas là. C'est juste… Et dire qu'elle a pensé bêtement rire s'il fallait l'amputer. Elle ne le pensait pas vraiment. Elle n'a même pas envisagé la possibilité qu'il faille aller jusque là… Elle était juste… en colère. Trahie...
Rongée par la culpabilité, Yun est perdue devant ce spectacle d'horreur. Mais il n'y a pas de place pour de quelconques protestations, elle voit Clyv faire un garrot de fortune avant de s'emparer de la lame et soudain un sifflement puis un bruit sourd... le membre inerte tombe au sol.
Il lui fallut beaucoup de contrôle pour ne pas s'évanouir. C'est fait. Kiba ne pourra plus jamais se servir de son bras. L'acrobate a pourtant vu des spectacles d'horreurs similaire, un dompteur trop sûr de lui ou un trapéziste trop téméraire pourtant, aucun des deux ne surpassaient l'horreur de cette situation. Et alors que la compagne brune du japonais essayait tant bien que mal de refermer la plaie, Yun eut le sentiment d'être de trop. Elle ne peut rien faire et Kiba avait déjà plusieurs personnes pour le réconforter, pour s'occuper de lui, elle est encore une fois un maillon de trop. Il n'a pas besoin d'elle maintenant, comme il n'avait pas eu besoin d'elle tout à l'heure. Et alors que cette pensée traverse son esprit, Yun quitte la pièce.
Elle ne peut pas endurer ce carnage plus longtemps. Elle se sent comme submergée par ses émotions. Elle se laisse glisser au sol, le dos contre le mur de la pièce, les jambes repliées sur elle même, elle y cache son visage. Elle pleure. C'est à peine audible, mais certains sanglots sont plus difficile à retenir que d'autres. Elle ne veut plus voir une scène pareil. Elle ne veut plus être blesser ainsi. Elle voudrait que tout s'arrête. Qu'elle se réveille de cette horrible cauchemar qui a commencé depuis sa sortie du cryopod. Yun a été stupide de penser que cet endroit pouvait être moins terrible que l'ancien monde.
Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Lun 7 Mar - 3:47
day 123
Soudain les hurlements se tuent et les mots de la brune viennent happer Clyv jusqu’au seuil de la réalité ; son compagnon en apparence paisible – à moins que ce ne soit l’inconscient qui se trouve soulagé de s’être délesté d’un lourd fardeau. Un frisson comparable à d’infernales sueurs froides sillonne son échine, ses pupilles s’égarent alors par delà l’horizon de sa raison, puis brutales se dilatent au rictus nerveux de Nótt, témoignent de confusion. L’air contemplateur, l’opération qui s’en suit lui arrache un soupir emplit d’une certaine fascination dissimulée, et il se ressaisit, rapidement rattrapé par l’ampleur de la situation. L’odeur putride et infâme du membre amputé, souillé, s’entrelace avec disgrâce à l’âcre fragrance du matériel médical stérilisé, suscitant une once de dégout véhémente s’amusant à titiller et irriter ses sens.
Puis enfin, le calvaire prend fin, l’accalmie triomphante. Malgré sa mine manifestement éreintée, les traits de son visage semblent dépourvus d’une quelconque émotion ; et comme s’il paraissait insensible à la condition de chacun, son regard se perd sur la lame souillée d’hémoglobine qu’il étreint encore fermement, d’une poigne sans moindre inconstance. D’un élan alors insoupçonné, il se saisit de l’étoffe froissée ayant servi plus tôt, caressant le fil de la lame, de la garde jusqu’à la pointe afin de la purger.
L’esprit errant au delà de vagues songes, le silence asphyxiant régnant au sein de la bâtisse ne saurait dépeindre avec plus de précisions l’état d’âme de chaque personne présente. Alors oppressé, Clyv fait volte-face, se dérobe seul à la foule (frêle) et l’étouffante atmosphère, la démarche lésée, la douleur toujours aux entrailles. Et de l’autre côté de l’antre, il perçoit entre deux soupirs, quelques sanglots ayant échappé à la vigilance de la rouquine. Las, il ne lui est d’aucun secours, il en est incapable, dénué de moindre réconfort. Alors, le rythme influencé par son propre martyr, il se retire, le katana en sa possession. Tant pis si, virtuose d'une faible panoplie émotions, ses choix témoignent d’une absence de toute humanité.
Nótt U. Knežević
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Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Lun 7 Mar - 5:46
Il était bien tard pour réaliser qu'elle manquait de force de caractère autant qu'émotionnelle pour supporter ce genre de choses ; même son choix de pénétrer dans ce tunnel avait été inconséquent et fait sur un coup de tête. Alors il semblait que les regrets étaient tout ce qu'elle était capable de ruminer, les préférant visiblement aux souvenirs des derniers instants. Peut-être tenterait-elle même de se persuader que tout ça ne s'était pas produit, et que tout irait bien – n'importe quoi pour ne pas craquer dans l'instant malgré ses genoux vacillants.
La main contre son dos lui tira un frisson presque désagréable, mais elle n'eut aucune agressivité pour l'instigatrice du geste, lui lançant tout au plus un regard perdu, sa lèvre inférieure tremblant d'un sanglot qui ne venait pas. Oh, Nótt n'allait pas prétendre qu'elle se sentait rassurée ou qu'elle ne craignait plus de baisser les yeux, ce serait mentir et même ça semblait bien trop pour elle. Alors, elle se contenta d'un regard troublé en direction de la botaniste, l'esquisse d'un hochement de tête reconnaissant, avant de fermer les yeux sur tout ça, littéralement.
Elle n'aurait su dire combien de temps elle était restée là, paupières closes ou fixant un point dans le vague, la pression de ses mains relâchée sans pour autant réellement s'être retirée – ou peut-être que si, la blonde ne s'en était pas rendue compte. Ce ne fut que lorsque le silence revient qu'elle réalisa être encore là, que tout ça n'était pas vraiment dans sa tête, l'odeur métallique du sang venant lui agresser la gorge. L'air hagard de la noiraude ayant opéré l'alpha – Evy, c'était son nom, n'est-ce pas? – lui brisa le cœur mais elle ne pouvait rien dire, ne savait pas quoi dire. Probablement parce qu'il n'y avait rien dire. Et c'est alors peut-être (définitivement) lâchement qu'elle préféra s'effacer des lieux à la suite de Clyv – avec tout juste un regard désolée pour les femmes encore présentes, les sanglots serrant bien trop sa gorge pour qu'elle soit capable de prononcer le moindre mot. Et elle ne voulait pas le laisser seul.
Å. Evy Blomkvist
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Sujet: Re: God's will ─ J123 ─ Evy&Clyv&Libre Ven 11 Mar - 15:20
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jour 123
La suite se confondait en un camaïeu désaccordé d'émotions éparses, de réactions différées et différentes. Ses membre engourdis par le labeur tant physique qu'émotionnel l'empêchait de faire le moindre geste. Elle fixait, les yeux éteints, son compagnon vers qui elle aurait voulu avoir un geste de réconfort. Tout était brumeux, et elle se sentait tanguer comme si elle avait passer un temps très long en mer. Il n'y avait rien de plus, rien de mieux à faire pour l'instant, rien qui ne requérait des talents médicaux. Rien à part peut-être dire les bons mots. Pour apaiser l'ambiance et réconforter chacun. Mais si cela incombait à quelqu'un de faire ça, ce n'était pas à elle. Elle laissait volontiers ce soin à qui saurait parler.
Elle déglutit avec difficulté, un sanglot coincé dans la gorge, sans qu'elle en puisse le laisser sortir. Il aurait fallu qu'elle se lève, qu'elle marche, qu'elle sorte de là, qu'elle aille prendre l'air. Mais les forces lui manquaient. Elle se contenta alors de caler sa tête comme elle le pouvait et se mit à attendre. Quoi ? Elle n'en savait trop rien. Peut-être le sommeil. Peut-être la rédemption. Peut-être que son réveil sonne et qu'elle se réveille enfin.
Que tout ça n'ait été qu'un cauchemar monstrueux, qu'une vaste blague de son esprit surmené par les longues semaines d'internat et d'examen. Par la pression de ses études et par la pression qu'elle-même se mettait. Que ce ne soit que les divagations d'une jeune femme fatiguée.
Qu'elle ne l'ait jamais rencontré. Pas dans ces conditions là en tous cas. Elle aurait aimé un lieu moins dangereux, un autre temps. Un temps qui lui aurait permis de rêvasser comme une gamine à une idylle idiote. Certainement vouée à l'échec... Mais tellement plus légère.
Et voilà qu'elle s'était endormie, ronflant le visage appuyé sur le bord du lit. Elle se réveillerait certainement dans peu de temps, irait se laver et reviendrait. Juste pour être sur que tout va …. Mieux. Si c'était possible...