Ca faisait trop longtemps que tu étais là. Trop longtemps que tu étais incapable de bouger ta jambe gauche. C'était pour toi pire que le tartare d'apprendre à te servir de ton bras droit. Et tu savais que ça ne serait jamais aussi parfait que ton bras gauche à l'époque. T'avais même perdu ton meilleur pote. Même si tu ne l'avais pas revu depuis l'enfance, Liam restait ton meilleur ami.

Et tu le comprenais, tu comprenais qu'il ne puisse pas venir te voir. Qu'il ne l'accepte pas. À sa place tu aurais aussi sans doute eu peur. P't'être même que tu lui en aurais voulu. En sachant pertinemment que ce n'était pas sa faute. Il t'aurait fallu un fauteuil roulant. mais peut-être qu'il n'y en avait plus. Alors, tu avais réfléchi. Il devait y avoir une solution. Tu n'en pouvais plus d'être enfermé là. Tu voulais sortir. Tu voulais découvrir l'extérieur. Tu pourrais même sans doute élucider la question du temps qui a passé. Suivant les restes qu'il y avait.

Tu avais beau envoyer la plupart de gens sur les roses, tu voulais les rencontrer, toutes ces personne. Surtout parce que tu ne voulais plus être seul. Tu avais perdu suffisamment de temps comme ça. Et puis, tu voulais voir s'il n'y avait pas d'autres personnes que tu avais connu à l'époque. Tu "tais certain que ton père ne serait pas là. Et ça te faisait un sacré pincement au coeur. Trop de chose qui s'accumulaient.

Putain. Trop de temps s'était écoulé depuis ton réveil. Tu savais que ta jambe ne reviendrait pas. Jamais. Alors tu avais réfléchit. Beaucoup. Même s'il n'y avait pas de fauteuil roulant. Tu devrais être capable de te faire une attelle. Enfin au moins d'en faire les plans. Pour la suite, eh bien il faudrait que tu fasses preuve de bonne fois et demande l'aide des personnes ayant les capacités de le faire.

Tu soupiras. Pour demander de l'aide, c'était toujourss le même problème, il fallait pouvoir sortir. Parce que tu refusais d'ennuyer un peu plus ces gens qui avaient déjà le fardeau de s'occuper de toi. Tu avais en fait espoir que Liam se pointe. C'était lui qui t'avait mené jusque là. Il t'avait vu à ce moment-là. Rien ne pouvait être pire.

À part peut-être ton caractère. Et peut-être même que ça allait faire des étincelles le jour où il viendrait. Par ta faute. Parce quetu ne pourrais pas tenir ta langue. Parce que tu n'allais pas pouvoir t'empêcher de jouer au con. De chercher la petite bête. Puis, parce que t'étais trop con.

Il était là. Et sur le coup, tu voulus hurler. Te défouler. Cracher tout le venin que tu avais accumulé depuis toutes ces journées. Tu voulais te libérer. Et tu ne dis rien. Tu attendais bêtement qu'il parle. Renfrogné que tu étais tu refusais d'être le premier à parler. Tu refusais catégoriquement de sauter le gouffre. Tu avais peur de ne pas savoir quoi dire. Et finalement, même si tu avais cette envie de l'envoyer chier. Tu ne voulais pas qu'il parte.

C'était comme si les dieux avaient finalement été clément avec toi. Liam allait peut-être t'aider. Tu l'espérais véritablement. Il y avait là-dedans de l'égoïsme. Tu avais besoin de sortir de là. Tu avais besoin de faire quelque chose. Et Liam était le seul qui pourrait t'aider.

« Et du café. »

Oui, le café, c'était ce qui te manquait le plus. Franchement, tu aurais donné si cher pour boire un café. À l'époque tu faisais partie de ses gens qui carburaient au café, toute la journée. Et maintenant il n'y en avait plus. Tu avais souvent pensé que si tu avais su tu en aurais fait tout un stock. Après tu te rappelais qu'il n'aurait probablement pas conservé.

« J'ai beaucoup réfléchi. »

Tu marques une pause. Et pour le première fois tu te tournes vers lui. Et tu le regardes. Tu ne pouvais plus éviter son regard. Tant pis pour la pitié que tu y trouverais. Il fallait que tu surmontes tout ça. Surtout si tu gardais l'espoir de sortir de là.  Tu ne voulais pas perdre ton meilleur ami. Car c'était ce qu'il resterait. Ton meilleur ami.

« Visiblement il n'y a plus de fauteuil roulant. »

Si on ne t'en avais toujours pas apporté ce n'était sans doute pas pour rien.

« Tu disais que ça serait trop long et trop complexe à faire. Alors, j'ai réfléchit. Je pourrais peut-être tenir sur mes deux jambes. »

« Bah, c'est pas comme si je manquais de temps ici. »

Soupir. C'était si étrange de voir à quel point tu réagissait bien. Alors que juste avant tu te serais jeté à sa gorge. Ou quelque chose dans le genre. C'était ce que tu pensais faire. Mais c'était probablement ton instinct de survie qui entrait en jeu. Ou juste le fait que tu connaissais Liam depuis si longtemps qui te rendait si peu agressif. Par rapport aux jours qui avaient passé, tu semblais si différent. M'enfin, il ne fallait pas se leurrer. Tu étais passé de la bombe simple, à la bombe à retardement.

« Non, justement, l'idée ce serait d'avoir quelque chose de moins encombrant et contraignant. En fauteuil roulant c'est un peu comme si je restais-là. »

Tu marques une pause. Ca te faisait doucement rire de ne pas tout dire dire d'un coup. Oui, tu étais en plus d'être égoïste, chiant, relativement con, gamin. Liam c'était dégoté le meilleur ami possible. Mais bon, on pouvait t'excuser en considérant le fait  que tu avais été si imbuvable jusque là, il fallait bien que tu remettes dans le bain de la vie en communauté.

« Ce qu'il me faut c'est une attelle. Qui me maintienne toute la jambe. Si je peux la poser de façon stable je pourrais sortir. »

Pour illustrer tes mots tu la fis gigoter. Elle était pareille à un morceau de viande. Elle était flasque. Elle était morte. Elle était inutile. Tu aurais pu l'amputer et la remplacer par un bout de bois à la manière des pirates.

« Je devrais être capable de faire les plans. Mais je suis incapable d'aller chercher les matériaux. Et je crois qu'il va falloir que je m'en remette à toi pour utiliser mes pattes. »

Tu soupires, les yeux rivés sur ta main gauche. Tu ne pouvais plus t'en servir comme avant. Et le moment ne te semblait pas approprié pour faire des tests et gaspiller du matériel. Tu n'étais pas égoïste à ce point. Et surtout, tu voulais cette attelle le plus vite possible.

T'avais mal. Même s'il avait pas frappé fort, t'avais mal.Et ça te fit plaisir de ressentir cette douleur dans ton estomac. Ca faisait douze jours que tu étais là. Et que tu ne faisais rien. Que tu n'étais rien. Même une larve était plus active que toi au final. C'était certain. Mais en même temps, ça te fit un peu ravaler de ton égoïsme. Tu savais qu'il avait fait ça pour te remettre les idées en place. Mais tu le soupçonnais d'avoir eu une certaine satisfaction là-dedans.

Tu mis longtemps avant de lui répondre.

« Je suis pas malade. Donc je suppose que oui, je devrais pouvoir sortir sans problème. »

Mais tu étais incapable de marcher. Puis tu avais honte. Alors c'était pour ça que tu n'avais pas voulu t'en aller. Et puis, on t'aurait mis où ? Ici même si tu n'étais pas agréable. Tu voyais du monde passer. Ca n'aurait probablement pas été le cas si tu étais dans une de ces maisons. Et mà tu réfléchis à ce que Liam pouvait bien avoir en tête.

Te faire sortir.

L'idée de fit à peu près aussi peur que ce qu'elle te fit plaisir. Voir enfin les changements que le temps avait fait subir à Wooden Cove te terrifiait. Et puis, d'une certaine façon, les gens aussi te terrifiaient. Mais Liam te foutrait sans l'ombre d'un doute une claque bien sentie et méritée si tu lui en faisait part. Alors tu ne dis rien à ce propos.

« Tu comptes m'emmener dehors ? Tu comptes faire quoi ? Me foutre sur ton dos ? »

Ce n'était qu'à moitié une blague. Tu vous voyais bien déambuler dans Wodden Cove, lui te traînant à cause de la faiblesse de ta patte gauche. Mais tu souriais, il y avait déjà) un semblant de progrès.

Tu aurais voulu lui envoyer une pique tout de suite. Ca n'aurait pas été bien difficile. Peut-être même trop facile pour toi. Alors il fallait que tu ailles dans son sens. Juste un peu. Avec ce léger sourire narquois.

« Écoute, pourquoi pas. »

Il te charriait alors il n'y avait pas de raison pour que tu ne lui renvoies pas la balle. Même si pour le coup, tu te savais bien moins patient que tu aurais pu l'être à l'époque. Et par beaucoup, il fallait comprendre plus du tout. Mais bon, c'était Liam. Tu trouvais déjà que tu avais été si patient. Pas parce qu'il avait quoi que se soit d'énervant. Juste parce que tu ne supportais plus de voir du monde. Probablement parce que ces dits gens pouvaient marcher sur leurs deux pattes. Oui, c'était probablement assez pour toi.

« Et après ? Admettons que je grimpe sur ton dos, tu crois que t'auras la force de me porter ? »

Mais en même temps, c'était une vraie question. Tu ne t'étais pas vu, même s'il était évident que tu avais dû perdre du poids. Quand on est handicapé comme toi, on a pas faim. Tu trouvais ça logique. Mais tu voyais bien que la nourriture n'était pas aussi abondante qu'il le faudrait. Et Liam semblait avoir perdu du muscle. Ou quelque chose dans le genre.

« Finalement, on n'est plus si loin de la princesse. »

Tu n'avais pas pu t'empêcher de grommeler. C'était trop diminuant de te retrouvé là littéralement porté par un autre. Même si pour le coup, Liam devait être la dernière personne vivante en qui tu avais une confiance totale. Et pour l'instant tu ne pensais pas vraiment à la honte que tu aurais plus tard en y repensant. Tu voulais vraiment aller dehors. Alors tu t'étais accroché à ses épaules du mieux possible avec ta main folle, ce n'était pas si évident.

« Ouais bah tu fais gaffe. Tu me lâches pas, hein ! »

Tu ne  voulais pas te retrouver part terre. Comme un con au milieu de nulle part. Tu te sentirais si bête si ça arrivait. Déjà que pour l'instant en étant sur son dos tu n'étais pas au mieux de ta forme. Ton égo en prenait quand même un grand coup dans les dents. Toi, te faire porter parce que tu étais incapable de marcher tout seul...

« On reparlera de ça quand on aura fait cette attelle. »

La bataille était  inégale pour l'instant. Mais il y aurait bien un moment où tu pourrais lui en mettre une sans savoir qu'il pouvait juste te lâcher et que toi, tu ne t'en relèverais pas. Jamais. Tu avais toujours ce sourire sur ton visage, qui plissait tes joues d'une façon qu'elles semblaient avoir oublié. Et puis, tu aurais pu remarquer le clin d'oeil. Tu aurais pu, si seulement ces détails là n'avaient pas tendance à te passer à côté.

Ta main gauche avait du mal à rester accrochée à son épaule, alors finalement, tes deux bras tombèrent à son cou pour s'y accrocher plus stablement.

Il y avait du vrai dans ce qu'il disait. C'était indéniable. Tu n'étais jamais content. Mais tu voyais plus ça comme une qualité. Toujours vouloir faire mieux. Mais ça devait dépendre des gens, encore. Tu ne répondis rien. Ca te semblait trop inutile. Ca n'en valait pas le coup. Surtout parce que tu ne voulais pas lui dire qu'il avait raison.

« Mh. Dis-moi juste si je t'étrangle ou quoi. »

Tu trouvais ça marrant, de sentir la pression des mains sur une jambe et l'autre rien. C'était ce genre de moments qui te mettaient face à la chose. À sa violence. Et il n'y aurait pas de remède, car de ce que tu avais entendu, il s'était passé tout le contraire de ce que tu avais espéré. Pas de cité futuriste. Rien. Plus rien. C'était tout le contraire. Vous étiez visiblement les derniers humais. C'était joyeux. Et la médecine en avait pris un grand coup dans l'aile. Alors tu ne remarcherais pas.

C'était rageant. Mais tant que tu pouvais trouver une solution, ça t'allait. Tu en étais arrivé au point où seule ta survie comptait. Et c'était le cas. Ce nouveau monde était trop dangereux pour que l'on s'étale trop longtemps sur ces états d'âme. Puis, tu étais chanceux. Si tu avais été le premier à te réveiller, tu serais surement resté là dessous. Mort et mangé par les rats mutants.

« Du coup, comment ça se passe pour toi ? »

C'était une vraie question. Elle pouvait être surprenante. Pour une fois tu sortais de ta bulle. Tu sortais de toi. Et puis tu regardais l'extérieur. Étrangement tu ne reconnaissais plus grand chose.

Tu étais mauvais en relation humaine. Pour diverses raisons, mais la principale étant très probablement que tu devais être allergiques aux gens, ou quelque chose comme ça. Alors tu n'aurais pas su dire s'il était content, ou pas que cette Claire soit folle de lui. Et tu ne savais pas si c'était supposé être une bonne chose ou pas.

« Tu n'as pas eu de problème au réveil ? J'ai cru entendre que c'était assez régulier. »

C'était une gentille façon de lui dire que tu te doutais qu'il ne te disait pas tout. Tu étais finalement loin d'imaginer que le handicap n'avait frappé que toi. Tu n'arrivais pas à dormir aussi, mais c'était surtout à cause de tes pensées. Et puis, parce que de toute façon tu avais toujours été insomniaque. Après, Liam n'avait jamais vraiment été du genre à se plaindre. Pas comme toi.

Et ça te fait bizarre de repasser par ces endroits. Tu les reconnais. Mais c'était comme si ce n'était plus la même chose. Sans doute parce que tu avais grandi, vieilli, et changé. Mais tout te semblait vague. Tu gardais un souvenir assez précis de certains endroits, pourtant rien n'était plus pareil.

« Ca te fait pas bizarre de passer là tous les jours ? »

Se fut au moment de t'installer sur le banc que tu te sentis réellement diminué. Enfin, une de ces nombreuses fois. Tu n'arrivais toujours pas à t'y habituer. Tu avais dû utiliser tes deux mains pour la soulever et la mettre en place. Comme on voyait dans les films. Ou ces personnes à l'hôpital. Mais ça ne pouvait pas être toi. Tu ne voulais pas que ça soit toi... Et pourtant. C'était aussi Liam, enfin moins. Mais quand même un peu. Lui c'était sa main qui avait des soucis visiblement. Et pour ces terreurs nocturnes, tu passais outre. Tu considérais ça comme n'étant pas si grave. Probablement parce que n'avais jamais été de nature à dormir comme une marmotte.

« Avec un peu de chance tu pourras avoir un de ces médicaments périmés depuis va savoir combien de temps ! »

Oui, c'était un éclat de rire qui s'échappa du fond de ta gorge. Parce que tu trouvais ça si horrible qu'il n'y ait rien à faire contre ces effets secondaires de la cryogénisation. Qu'ils n'aient rien prévus. Tu comprenais pas. Peut-être que c'était parce qu'il n'y avait rien à faire. Mais ça te semblait bizarre. Il y avait quelque chose qui clochait là-dedans. Tu le sentais. Seulement tu n'aurais pas su dire quoi.

« Pour moi ça devrait aller, au final, je suis revenu un an avant tout ce merdier. »

Le pire qui aurait pu t'arriver, ç'aurait été de retourner à l'orphelinat. Ou à ton ancien appartement. Mais tu savais que tu finirais pas chercher l'ancien cimetière. Parce que tu avais besoin de savoir si ton père était là ou pas. Mais après ton adoption, tu étais jeune encore, tu étais de plus en plus souvent absent à l'école, et tu te souvenais qu'avant de prendre des cours par correspondance, quand vous étiez à Wooden Cove, ton père louait une chambre à l'hôtel.

« T'as retrouvé d'autres gens que tu connaissais avant ? »

Lui au moins, il avait largement de quoi s'occuper. Toi au final, ne pas pouvoir marcher était seulement la cause du reste de tes troubles. Tu ne pouvais rien faire. Pourtant tu débordais d'idées. Les décombres aurait pu te permettre d'évaluer avec une certaine marge d'erreur le temps qui était passé. Même si en soit, tu n'étais pas certain que les gens aient envie de le savoir. En tout cas, ton problème c'était que tu avais le cul vissé sur ton lit, voire même collé, et qu'il n'y avait rien à faire. Tu n'avais pas de livres. Pas de papiers, pas de stylo. Rien.

Et plus ça allait, plus tu te disais qu'une fois sorti de ce lit, définitivement, tu essaierais d'être moins toi. Que tu aiderais les autres. avec tout ce savoir inutile que tu avais accumulé depuis tant d'années, il y avait quand même largement moyen pour que tu te rendes utile !

« Ca pourra pas te faire de mal. »

C'était ta conclusion. C'était du sport, et le sport était un bon moyen de décompresser, t'avais lu ça dans un article à l'époque.


« Mais je crois que je peux faire une croix dessus. »

Soupir, encore une fois au cas où il ne t'aurais pas entendu la première fois. Ca par contre,tu savais que c'était terminé. Même avec ton attelle, tu n'en ferais plus. parce que tu te voyais déjà traîner ta patte un peu partout. alors tu comptais ne pas t'infliger du ridicule supplémentaire en t'essayant à la course.

« Tu es déjà allé voir dehors ? »

Par dehors tu entendais au-delà des murs que tu imaginais présents pour assurer une certaine sécurité au camp. Parce qu'à force de voir ces gens revenir blessés tu en avais déduits que la faune ne devait pas être si sympathique.

« Si j'étais toi, j'éviterais cette claire comme la peste. C'a l'air d'être une vraie plaie. »

Et tu étais encore assez loin de la vérité. Mais bon, ne la connaissant pas, et du peu que tu avais entendu d'elle, elle t'avais tout l'air d'être du genre que tu voulais connaître. Après coup, tu te dis que peut-être que cette nana était la copine de Liam. Auquel cas tu avais quand même envie de lui dire la même chose. Mais venant du gars qui n'avait jamais de copine, ou quoi que ce soit qui y ressemble, tu ne pouvais sans doute pas en juger correctement. Même si rien n'indiquait qu'il était intéressé ou quoi que se soit.  

Tu n'eus pas le temps de répliquer que déjà il partait sur un autre sujet. Qu'il partait déjà sur autre chose. Comme si par-là il voulait te dire " tais-toi, tu verras bien quand tu pourras y aller avec tes propres pattes ". C'était plus ou moins comme ça que tu le comprenais. Ton attelle. Eh bien tu ne savais pas vraiment. Tu avais une idée globale de la chose mais rien de précis.

« Je sais pas trop. J'imagine que ça va dépendre des matériaux qu'on a à notre disposition. Bon, dans l'idéal, il faudrait en faire une avec un système qui me permette de pouvoir marcher. Avec quelque chose sous mon talon, un peu comme dans les films de sci-fi. »

Tu marques un pause, parce que ce n'était pas là que tu voulais en venir tout de suite.

« Mais pour le coup, en fait, je voyais un truc qui maintienne bien ma jambe. Du coup il faudrait faire faire trois plaques qui viendrait se placer de chaque côté et à l'arrière de ma patte. »

Tout en expliquant, tu lui indiques avec tes mains.

« Ou alors, si par chance ou trouve ça, il faudrait quelque chose de courbé, dans lequel ma jambe ne nage pas. Donc on va oublier cette option. »

Tu soupires et tourne la tête vers lui.

« Ah, il faut quelque chose pas trop lourd mais pas fragile non plus. Et si je devais choisir, je dirais qu'il vaut mieux que ce soit lourd. D'ailleurs, je crois qu'à notre époque on faisait ces truc là avec du carbone. »

« Franchement je te fais confiance pour la matière et la technique. C'est pas vraiment mon fort. » approuves-tu en hochant la tête.

Waah. Il faut profiter, pour une fois que tu ne ramenais pas ta science insupportable.

« C'est pas comme si je pouvait vraiment m'enfuir. Alors je veux bien faire tout ce que tu veux. Tant que je finis par remarcher. »

Présenté comme ça, tu avais l'air d'un fainéant. Même si ce n'était pas vraiment ce que tu étais. En tout cas, tu ferais bien tout ce qu'il te demanderait. D'une parce que tu te sentirais bien moins coupable de le faire t'aider de la sorte. Si au moins tu participais un peu, tu te serais mieux. Et surtout, ça te donnerait une activité concrète à faire. Au lieux de t'énerver sur les gens. Ou de te tourner les pouces, littéralement.

« Tu sais même si ça prend un peu plus longtemps, c'est pas un problème. »

Mais en vrai, à l'intérieur, tu faisais une certaine danse de la joie. Même deux semaines tu trouvais ça juste génial. Putain. Dans deux semaine tu pourrais être debout, sur tes deux pattes. Tu en désespérais presque à force. Parce que clairement, la vie n'aurait plus rien d'évident pour toi. Mais si tu pouvais de te lever et te déplacer, c'était presque plus que ce que tu avais pu espérer jusque là.

Bien. Tu n'y avais pas pensé à ça. Combien ça avait dû être dur en quelque sorte, pour lui. Même si en même temps, ce n'était pas ce qui te préoccupait le plus. Enfin si, ça te remuait un peu le kokoro de savoir que ça lui avait fait quelque chose. Tu étais plutôt content de savoir qu'il restait ton ami. Et qu'il se préoccupait de toi. Il te semblait que c'était ça que ça voulait dire. Alors tu esquissas un petit sourire. Bon, ce n'était pas vraiment la réaction adéquat.

« C'est pas comme si tu étais le seul. »

Eh oui, qu'aurais-tu fait si jamais tu n'étais pas si égoïste. Mais pour le coup, c'était surtout pour combler le vide qui allait se créer. Tu aurais trouvé ça trop pénible. Trop déplacé.

« Mais bon, tu sais j'ai pas l'impression que l'espérance de vie ici soit très élevé, alors tu peux bien devenir cardiaque... »

Seulement, ça c'était déplacé. Ca n'avait rien de réconfortant. Il fallait du tu passes vite à autre chose, surtout avant que tu l'énerves encore.

« Je sais pas, c'est commun les bêtes monstrueuses et carnivores ? »

Le pire, c'était de savoir qu'à ce moment-là tu n'avais pas encore conscience de la dangerosité de l'environnement. Et qu'ainsi, même si était capable de marcher, tu restais terriblement handicapé. Incapable de courir. Sans pas parler de cette attelle en bois que tu allais avoir. En bois, hautement inflammable. À la première flamme tu deviendrais incapable de marcher.

Mais voyant le regard de Liam tu décidas de ne rien dire de plus. Pour ne pas t'enfoncer d'avantage.