Même après un cauchemar terrifiant, vous n'avez jamais vécu de réveil aussi brutal que celui-ci. Vous vous sentez engourdi, comme coincé dans un carcan de coton, avec la bouche pâteuse et vous devez déployer une énergie phénoménale pour ne serait-ce qu'ouvrir les paupières. Une voix féminine délivre un message, sur un ton calme et posée mais artificiel.
❝ Invité, vous arrivez au terme de votre séjour dans un cryopod de la société Cryolab. Il se peut que vous ressentiez un léger malaise et/ou des étourdissement en ré-intégrant l'atmosphère extérieure. Vos effets personnels vous seront rendus à l'aide des compartiments usités à votre arrivée ici, se trouvant sur la droite de votre pod. La société CryoLab vous souhaite un agréable réveil. ❞
Le message se termine par un bruit de carillons et vous entendez un bruit de succion. La porte vient juste de s'ouvrir.
Citation :
Vous venez tous les deux de passer un temps indéterminé à l'intérieur d'un cryopod, dans un état de sommeil cryogénique - et ça laisse des traces. Lorsque la porte s'ouvre, vous êtes tous toujours dans un état de refroidissement extrême. Vous allez passer un sale moment à la sortie, votre cerveau - affolé - n'a pas encore retrouvé les pleins pouvoir sur votre corps.
Vous allez être déboussolés, vous pouvez paniquer, vomir, vous évanouir, trembler etc... Les effets du sommeil cryogéniques peuvent mettre un quart d'heure comme deux, trois jours pour s'estomper.
Une fois sortis des cryopods, et un tant soit peu remis de votre réveil, chacun d'entre vous pourra voir qu'il y a un couloir d'ouvert, un couloir qui mène à une pièce centrale. Mais.... Où peut bien se trouver la sortie ?
hrp : Une fois votre réponse écrite, vous êtes libres de commencer le RP dans les autres zones. Vous pouvez aussi poursuivre ce sujet-ci pour davantage d'immersion.
Sujet: Re: J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking Ven 19 Fév - 17:59
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WAKE ME UP
Est-ce que j'ai éteins le four avant de partir ? songes-tu paisiblement.
N'est-ce pas l'angoisse de toutes les personnes qui errent sur la terre, franchement ? Ça l'était sûrement. Les choses ont changées mais tu n'es qu'un iceberg sans soucis. Tes pensées se sont arrêtées le jour du jugement dernier. Tu n'es plus rien. C'est d'ailleurs la première fois depuis un nombre incertain de temps que ton esprit se déverrouille, se réchauffe et laisse quelques mots s'y attarder. Tu ne ressens rien. Ni inquiétudes, ni sentiments. Quelque chose de vide. Pourtant, un souffle de vie pénètre ton corps. Douloureusement. Vraiment. Dou-lou-reu-sement. Si le visage n'était pas complètement gelé, tu le crisperai de douleur, à l'heure actuelle. Tes nerfs réagissent, avec un retard certain. Tu ne réagis pas - toi - pour autant. Le four, tu penses à ton four. Et si ton appartement avait brûlé ? Tu serai à la rue avec ta fiancée. Une claque. Tu prends une claque en pleine figure quand la conscience regagne entièrement son propriétaire.
Tu ne comprends pas. Tu ne comprends plus. Isabella te parle mais sa voix est étrange. Automatisée ? Tes yeux sont fermés. Tes oreilles sifflent. Ta mâchoire craque. Tes os grincent. Impossible de comprendre ta propre langue maternelle. C'est du charabia total pour toi. Tu gémis, ouvrant les lèvres péniblement. C'est bien trop fort, cette voix. Le pire, c'est que tu ne comprends rien. Ah - Un seul mot est capté par tes antennes abîmés. Réveil. Voilà, c'est ça. Tu te réveilles d'une longue - très longue - sieste. Les fameuses périodes semi-comateuses d'Anton, elles sont reconnues. Tu as l'habitude de la sensation désagréable d'un réveil après un long sommeil. Mais là. C'est du top niveau pour toi. La paupière de ton œil gauche se lève difficilement. Tout est floue. Tes phalanges sont paralysées. Tu ne sens toujours pas la partie inférieure de ton corps. Attends. Tu ne la sens vraiment pas. Tu ne l'as pas senti depuis que tu es éveillé. Tu essayes de bouger le pied. Rien. Toi qui était mort il y a quelques secondes, tu recommences à être vivant. Dans le sens où la panique s'empare de toi. Vraiment. Beaucoup. Le cœur s'accélère. Un rythme infernal pour un palpitant amorphe depuis tu-ne-sais-combien-de-temps.
▬ P-ffft.
Tu essayes de lâcher un putain, mais tes lèvres n'obéissent pas. Ta langue se colle à tes dents et tu craches un son étouffé. Parler ? N'y penses même pas. Cette fois, tes deux yeux sont ouverts, pourtant tu y vois aussi bien que ta grand-mère. Tiens, c'est vrai. Elle est où ?
Ah oui. Tu l'as abandonnée. Le comble de l'hypocrisie pour un traumatisé de l'abandon comme toi.
D'une pensée légère, l'horreur te revient. Le floue se clarifie et tu observes le vide devant toi. C'est cette sensation d'absolue terreur. Comme si tu allais sauter dans un précipice. Tu ne ressens toujours pas tes jambes.
▬ Bordel..? murmures-tu avec une voix enraillée.
Les mots te cisaillent la gorge violemment. Tu renifles péniblement. Il semble que ton système nerveux ait repris ses fonctions, tes glandes lacrymales également. C'est dans un sanglot que tu te penches en avant, essayant de lever la jambe gauche. Nope. Try again. Comme un objet amovible, tu tombes droit comme un lampadaire devant toi. Tu n'as même pas le réflexe de mettre les bras en avant - évidemment, ils sont encore gelés.
Le front, le nez, le menton, tous trois entrent en collision avec le sol en métal. Toujours droit comme une planche, tu n'essayes même pas de te relever, les bras collés le long de ton corps, les jambes attachés l'une à l'autre par un lien invisible - le froid. Tu en as marre. Tu te souviens. Tu pleures, reniflant comme un enfant. Tu as pleuré avant d'entrer dans le cryopod, également. Tu te souviens. Tu ressens la douleur. Les dents sifflent.
▬ Mamie... j-j'ai mal au crâne, au nez et partout, dis-tu entre deux sanglots.
Tu retombes en enfance. Peut-être. Être un gosse, c'est plus facile pour laisser ses émotions se déchaîner. Tu souffres. Tu as peur. Alors tu chiales comme un bambin qui vient de naître, avec une voix qui s'enraille au fur à mesure des pleures. Tu ne te caches pas derrière une ombre de responsabilité, d'âge. Enfin, t'es qu'un humain.
Tu as envie de vomir. La chute fait-elle son effet ou c'est parce que ton état vient de passer d'un iceberg à quelque chose de plus... vivant ? Es-tu condamné à pleurer, puis vomir et enfin, te noyer dans une flaque de regrets ? Anton, tu te rends compte que tu ne sors pas d'une simple sieste.
Qu'est-ce qu'il se - putain - de passe, au juste ? penses-tu alors que tu pivotes légèrement la tête, posant ta joue sur le sol, essayant d'observer du coin de l’œil l'environnement. T'es où ? Pourquoi tu peux pas bouger ? Tu ne sens plus tes jambes ou tes testicules. Vraiment, de mieux en mieux. De pire en pire. Mais étrangement, ton visage est plutôt serein, si on enlève les larmes, le petit filet de morve qui sort de ton nez, mêlé à du sang, maintenant. Tu peux t'estimer heureux d'une chose. Cette fois, tu as dormi les paupières fermés. On imagine un réveil bien plus douloureux si, comme à ton habitude, tes yeux étaient restés grand ouverts pendant ton somme.
Putain. Putain.Sauvez-moi, tu te répètes ces mots au rythme des battements infernales de tes paupières. Elles sont restées closes si longtemps, elles n'ont pas l'habitude. Clignement intensifies. Aidez-moi. Quelqu'un. Vite.
Sujet: Re: J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking Ven 19 Fév - 19:22
Lentement, le temps reprenait son cours. pour laisser place au neuvième cercle des Enfers. C''était comme si, doucement, tout doucement, la composition de l'air avait changé pour laisser place à des millions d'aiguilles dont chacune faisait la course avec sa voisine pour s'enfoncer le plus vite possible dans sa peau. La voix calme, posée, trop tranquille et le bruit de l'ouverture du Cryopod n'atteint pas les oreilles d'Elli tant ces dernières sifflaient.
Ses paupières s'ouvrirent à peine. Tout était majoritairement noir, mais il perçut quand même du mouvement - le battant du Cryopod qui terminait de s'ouvrir. En même temps qu'un râle d'outre-tombe racla sa gorge comme un morceau de papier de verre, ses genoux cédèrent. Le noir tourna, le haut et le bas se mélangeaient et en un instant, Elli se retrouva au sol, l'épaule écrasée contre les dalles froides.
Il ne comprenait strictement rien. Que se passait-il ? Où était-il ? Pourquoi était-il dans cet état ? Quelque chose lui disait qu'il ne vivait pas un banal lendemain de soirée. Quoique l'immense soif et la perte d'y repères y ressemblaient pas mal... Mais en pire. La pièce fit un tour en trop, et Elli sentit enfin le reste de son corps (à priori) alors que celui-ci eut un spasme violent. Dans la confusion la plus totale, il recracha pitoyablement le peu de bile qu'il était capable de produire. Il se passa ainsi quelques minutes avant qu'il ne parvienne à choir sur le dos un peu plus loin, l'épiderme couvert d'une désagréable pellicule de sueur.
« Bordel... ? »
Elli était immobile au sol, mais ses connexions nerveuses commençaient à se reformer, l'une après l'autre. C'est ainsi qu'il réussit à comprendre que cette voix ne provenait pas de lui. Et que par conséquent, il n'était pas seul. C'est en essayant de parler qu'il se rendit compte que sa respiration avait un rythme bien trop irrégulier pour qu'il ne puisse prononcer ne serait-ce qu'un seul mot. Les aiguilles ne cessaient jamais de le torturer. Alors il resta comme ça, attendant. Attendant quoi ? Il n'en avait aucune idée. A ce niveau, il préférait qu'on vienne l'achever.
Mais petit à petit, sa vue s'éclaircissait. Bientôt, il put distinguer un plafond, des hauts de mur. Ce n'était pas chez lui. Pourquoi n'était-il pas chez lui ? Quelle heure était-il ? Il chercha Tubbs des yeux. Tubbs, c'était son chat, enfin l'un des deux. En temps normal, il devrait être en train de miauler dans ses oreilles. Ou de lui donner des petits coups dans le nez. Ou d'attraper ses cheveux avec ses griffes. Mais Tubbs n'était pas là. C'est pour partir à sa recherche qu'il trouva la volonté de se redresser. Pas la force, cependant.
De nouveau, la voix se fit entendre, et Elli en sursauta. Il avait oublié qu'il n'était pas seul. En soi, ce n'était pas anormal. Ce qui l'était, c'était qu'il s'agisse d'une voix d'homme et qui était Mamie ?
« A-aa-ahh. »
« Vous êtes qui ? » avait-il essayé de dire. Essaye encore.
« Q-qui... qui v- »
Sa nouvelle tentative s'acheva dans un misérable étranglement. Au moins, il avait réussi à formuler un mot. Dans sa vision périphérique se trouvait une silhouette au sol, tout comme lui. Il était un peu trop sonné pour avoir peur pour l'instant.
Sujet: Re: J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking Sam 20 Fév - 17:20
Welcome to hell, have a cup of tea Nikita Williams & Anton C. Dawking & Elli R. Hawkins
Allez, heure de la ronde dans la Voûte. Nikita en avait, pour être vulgaire, plein le cul de retourner encore et encore dans cet endroit de cauchemar, son réveil quelques jours plus tôt ne lui ayant pas laissé que des souvenirs agréables de cette... prison. Alors venir vérifier ce qui se passait là-dessous, qui plus est pour se retrouver face à des personnes sur le point de vomir leurs tripes ou de s'étaler comme des abrutis n'était guère une partie de plaisir. Cela dit, n'était-ce pas mieux que rester là-haut, à voir de... vrais gens, à s'étouffer sous l'oxygène omniprésent que lui balançait Mère Nature, à craindre qu'une des énormes bestioles dont on lui avait parlé débarque pour le bouffer tout cru... Ouais, finalement, la Voûte était la dernière trace de la civilisation passée qu'il leur restait. Passant une main dans sa chevelure brune et bouclée, Nikita poussa un soupir. Il n'était vraiment pas fait pour ce monde. Qui avait-il lui-même rencontré, lors de son réveil ? Ah, oui. Cleo Levasseur, si ses souvenirs ne lui faisaient pas défaut. Il avait lutté en vain contre le sommeil – qui ne se faisait pas ressentir à cet instant mais qui, il le savait, reviendrait au galop au moment le plus importun - alors qu'elle avait fini par se relever, comme une warrior. Tu me diras, c'était une Alpha. Mais ce n'était pas une raison pour jouer les chocottes lui-même...
Si seulement il avait du café, un vieil ordi, n'importe quoi. Mais non, il n'avait que des gens et les gens, selon lui, n'avaient jamais été des amis ; c'était des abrutis avec lesquels il s'amusait pour passer le temps. Les gens, il riait avec... en se moquant d'eux. Il ne savait pas sur qui il allait tomber ou comment il allait tomber sur eux. Ni si il allait tomber sur quelqu'un, en fait. Mais la chose certaine était qu'il ferait le plus mauvais accueil qui soit. C'était pas sa faute, c'était dans ses gènes, il était une teigne et le vivait on ne peut mieux.
On n'entendait que le bruit de ses pas sur le sol de la Voûte. Un sol bien trop rigide pour les malheureux qui s'écrasaient par terre, il en avait fait l'expérience lui-même. Pas un autre son – seulement un silence oppressant... qui se vit rapidement brisé par une voix. Mamie... ? Facepalm de la part de Nikita. C'est pas parce qu'il avait une coupe de grand-mère et des lunettes old-school qu'il fallait l'appeler ainsi. "Ange sauveteur" aurait été plus adéquat - plus kitsch, mais plus adéquat quand même.
"Q-qui... qui v—"
Tiens ? Une autre voix. Nikita, à contrecoeur parce qu'il aurait préféré finir sa ronde sans croiser personne, se dirigea vers le lieu d'où émanaient ces sons. Deux réveillés, peut-être... En entrant dans la pièce, le jeune homme les aperçut enfin. Deux silhouettes misérables au sol, deux hommes plus précisément. L'un portait une chevelure grisâtre, l'autre, noire comme le jais ; mais un point commun les rassemblait, leur aspect profondément pitoyable. Et c'est lui qu'on appelait Belle au Bois Dormant ou Marmotte ? Laissez-le rire. Il était bien moins ridicule que ces deux-là. Ce fut avec un reniflement méprisant et un petit rire sarcastique.
"Alors, on joue les serpillères ? Tu me diras, le sol est dégueulasse..."
Le binoclard posa son pied sur la tête du plus proche, en l'occurrence, celui aux cheveux clairs, faisant légèrement pivoter son crâne pour voir son visage. Bon, il était réveillé de toute évidence, et ne s'était pas endormi entretemps. Bon début. Retirant sa chaussure, le brun tendit la main au nouveau venu.
"Bon réveil, et bienvenue en Enfer. Tu crois pouvoir te réveiller ? Si tu crèves ici, c'est pas grave, en fait je suis sûr que ça te sera bénéfique."
Ca ne l'empêcherait pas de l'aider par devoir (si ça se trouve il pourrait lui être utile plus tard), mais mieux valait le prévenir qu'être "optimiste" – ce mot sonnait tellement ridicule dans la tête de Nikita. Celui-ci tourna ensuite la tête vers le brun, pour lui poser une question, de loin, pendant qu'il aidait le premier réveillé à se relever :
"Et toi, ça va aller ? J'aurai du mal à vous porter tous les deux dans mes bras façon princesse, désolé. Va falloir faire un effort~" fit-il d'un air amusé, comme si il se délectait de les voir galérer.
Sujet: Re: J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking Sam 20 Fév - 21:10
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WAKE ME UP
Tu agonises littéralement sur le sol. To nez saigne, le front repose toujours contre le métal et tu commences à te transformer en une planche vivante. Vraiment, génial. Tu ne sais pas où tu es, tu as affreusement mal, partout et tu as presque renoncer à la vie, si c'était pour être dans cet état. On en parle du froid ? Cette paralysie générale de tes jambes ? Si bien que tu crois pendant une seconde qu'on a scié tes pauvres guibolles. Non, ne t'inquiètes pas. Tu vérifies quand même, soulevant ta caboche par-dessus ton épaule à son maximum et tu vois, au-delà de ton derrière, des cuisses, ses mollets et même le haut de tes talons. Soupire de soulagement. C'est une bonne chose. Tu retournes coller ton front au sol, épuisé par cet acte physique. Et pleurer, aussi, ça fatigue. Tu renifles. Les larmes coulent toujours un peu mais tu n'émets plus de sanglots. Tu perçois un bruit, en face de toi. Tu essayes de lever le menton, avec une réelle difficulté. Tu trembles, c'est fou. Tu ne vois pas vraiment, c'est trop loin. - enfin c'est pas tout éloigné, mais tu as la capacité oculaire de ta grand-mère actuellement, myope comme une taupe, tout ce que tu vois, c'est une silhouette allongée sur le dos, le ventre ? Aucune idée - L'être flou essaye de prononcer des mots, tu l'entends. Tes oreilles sont parfaitement éveillées, au contraire de tes jambes, tes parties génitales et de tes yeux.
▬ Isabella ? »
Oui, bien sûr Anton. Une chance sur un million que ce soit ta fiancée. Mais tu peux tenter quand même. Surtout que, bougre d'idiot, la voix était mas-cu-line. Tu t'en fiches. Tu entends certes bien, mais ton cerveau est au ralentit. Tu reposes ta tête au sol.
C'est là que tu entends des pas. Putain, quelqu'un va venir te bouffer, t'en es sûr. Le cœur s'accélère comme si il n'était déjà pas à son maximum, là. Avec la chance que tu as. Tu vas tomber sur un zombie. Pourquoi zombie ? Tu ne sais pas, tes idées ne sont toujours pas claires, ta vue est toujours floues et tu es au raz du sol. Tout ce que tu vois, vers l'entrée de la salle - tu présumes que tu es dans une pièce - ce sont des chaussures. Elles avancent. Mais elles ne se dirigent pas vers toi. Tu suis avec tes pupilles le chemin de l'inconnu - plus inconnu que la silhouette d'en face, encore - Il t'oblige à relever ta face, génial. Et tu vois une chaussure sur la joue de la potentielle Isabella. Indigné, tu essayes de l'ouvrir mais tu ne fais que t'étouffer, toussant légèrement. Serpillières. Enfer. Mais qu'est-ce qu'il se passe, au juste ? T'en sais foutrement rien. Pour la première fois depuis des minutes interminables, tu bouges le bras. Victoire. Tu lèves la main droite et plantes tes phalanges devant toi. Tu recommences le même schéma avec sa sœur de gauche. Et tu pousses sur tes avant-bras. Putain. Les muscles se tendent. Tes bras - si fort dans le passé - t'abandonnent. Les veines sortent de ta nuque, de ton front. Effort physique incroyable, surtout que tu ne sens pas tes jambes. Inutile. Va falloir ramper. Tu commences.
▬ Hey, laisse... Isabella... Tranquille... murmures-tu dans un élan d'héroïsme mal placé, inutile et entrecoupé par des soufflements d'effort et des reniflements à chaque fois que tu te hisses un peu plus à leur niveau.
Ton intervention serait parfaitement courageuse, si il ne restait pas de la morve vers les narines, ces dernières tâchées de ton sang. Cinq mètres plus loin, un haut-le-cœur te fait tourner sévèrement la tête. L'effort intense ? Tu t'arrêtes, reposant le buste sur le sol, les avant-bras devant pour essayer cette fois de ne pas laisser ton front s'écraser sur le sol. Il te pose une question. Ça va aller ? Rire intérieur, à défaut d'afficher un visage complètement impassible, les paupières se tapant un petit sprint.
▬ Bien sûr... Je... me sens...comme un charme... dis-tu dans un certain élan d'humour, levant les yeux au ciel.
Tu ravales une insulte, pensant qu'il s'en prend à ta fiancée, parce qu'au fond, tu ne sais pas qui il est et il a un certain avantage, il est debout. Et t'arrives même pas à voir décemment son visage.
▬ ... Il se passe - putain - de quoi, au juste ? T'es qui ? L'agent d'entretien ?
Bah oui, à parler de serpillière et être aussi médisant, tu estimes qu'il est en colère de par sa situation professionnelle dégradante. Anton, ne l'énerve pas. Enfin tu souris. Mon dieu, oui, c'est un sourire extrêmement crispé. En fait, tes lèvres s'étirent mais tes sourcils sont froncés et ton regard est toujours autant dans le gaz. Contrairement à la silhouette qui n'arrive pas à parler, tu as retrouvé pleinement tes fonctions vocales - enraillées, certes. Par contre... tes jambes, on en reparlera.
Sujet: Re: J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking Ven 26 Fév - 1:04
Dans un silence relatif que seules deux respirations troublaient, Elli avait fini par refermer les yeux. Il eut probablement un moment d’absence où le temps fila, car lorsqu’il les rouvrit le brouillard qui voilait autrefois sa vision s’était dissipé. A présent, il pouvait discerner beaucoup plus nettement les contours d’un mobilier étrange disposé dans une salle tout aussi bizarre. En dépit de la faible lumière, il reconnut la pièce aux Cryopods dans laquelle il était rentré Dieu sait combien de temps plus tôt. Elle était différente de celle dan son souvenir. Il faisait sombre, il n’y avait plus non plus cette odeur de propre, d’antiseptique. Et où étaient tout les autres ? (Et pour quelle raison était-il ici en premier lieu ? Il avait le sentiment que c’était un détail très important, mais pas moyen de mettre le doigt dessus.) Il y en avait tout le long des trois murs, alignés comme une série de mégalithes et certains avaient l’air ouverts. C’était un endroit plutôt sinistre, surtout vu depuis le sol.
S’il avait retrouvé la vue, il n’en était pas encore à se relever. Il ne parvint même pas à tourner la tête lorsque la voix de tout à l’heure se refit entendre, suivit par un bruit de pas résonnant ailleurs dans la voûte. Mamie, et maintenant Isabella ? Elli ne répondit pas. Ce n’était visiblement pas à lui que l’on s’adressait, mais cela souleva une autre question : peut-être qu’il y avait quelqu’un d’autre avec eux ? Et puis…
“ Alors, on joue les serpillières ? Tu me diras, le sol est dégueulasse... ”
Pardon ? Elli cligna des yeux plusieurs fois. La présence du nouveau venu autant que sa capacité d’élocution le surprit. Il ne comprit le sens de sa phrase que lorsqu’il sentit quelque chose contre son visage. Ce dernier se tourna contre son gré, et c’est une fois dans un angle nouveau qu’il se rendit compte de sa situation. Contre sa joue, une semelle. Plus loin, une cheville reliée à une jambe elle-même attachée à un corps. Quelqu’un lui marchait littéralement sur le visage. Au ton de sa voix, ça avait plutôt l’air de l’amuser. L’appréhension qu’il avait pu ressentir quelque secondes plutôt s’envola pour faire place à un bouillon de colère qui se manifesta en un regard noir et une brève inspiration entre ses dents serrées. C’était la journée des premières, aujourd’hui. Personne ne lui avait littéralement marché sur le visage jusqu’ici. Ça eut le mérite de complètement le réveiller et de lui redonner de la force dans les bras. Il ramena faiblement ses mains jusqu’à cette maudite chaussure, mais il fut (beaucoup) trop lent. Il eut du bruit un peu plus loin. Un “ hey, laisse... Isabella... Tranquille... ” soufflé, le bruit d’un corps qui se traîne puis qui retombe. Attendez une seconde - c’était lui, Isabella ?
Bon, il était peut-être temps de tirer la situation au clair.
Malgré son ressentiment, il écouta ce que le nouveau venu avait à dire et accepta son aide pour se relever. L’enfer, hein ? Effectivement, ce n’était pas le meilleur réveil de sa vie. Mais quand même. Doucement, il se releva. Pourtant, ce fut probablement un peu trop violent pour son corps qui eut de nouveau eu haut le cœur. Pendant quelques secondes, il réprima sa nausée. Puis son regard tomba sur une chevelure pleine de boucles, et décida que non. Il lui avait mis son pied dans la figure, il n’allait pas s’en sortir comme ça. Il eut quand même la décence d’attendre la fin de sa moquerie. Ce fut dans un malheureux accident qu’Elias rendit faiblement une seconde fois - pas qu’il n’y avait grand chose de toute façon. Par malchance, l’épaule de son sauveur se trouvait non loin de là. Quel dommage, vraiment.
“ Oh, toutes mes excuses, ” fit Elli dans une phrase complète, un faux air contrit sur le visage. C’était qu’il commençait à retrouver la forme. “Merci pour le coup de main, en tout cas.”
Il se racla la gorge, passa sa main sur son visage et s’écarta, laissant son camarade de galère poser des questions. S’essayant à un pas, il fut surpris de constater qu’il était capable de marcher. C’était un soulagement. Testant brièvement son corps, il constata qu’il n’avait que son bras droit qui ne répondait pas bien. Il avait du mal à le plier et à remuer ses doigts, comme s’il ne se réveillait pas au même rythme que le reste. Mais au moins, il bougeait. Elli ne s’en fit donc pas plus que ça. Arrivant au niveau de celui qui l’avait appelé Isabella, son expression se fit plus inquiète. Il était toujours au sol, et n’avait pas l’air très en forme malgré ses mots acerbes. Elli ne devait probablement pas avoir l’air mieux, mais il avait réussi à se redresser. Il avait de la chance de n’avoir que le bras endormi.
“ Ça va aller, pour te lever ? ” demanda-t-il, ne sachant pas s’il devait lui tendre la main ou pas.
En attendant, peut-être que leur preux chevalier allait donner quelques réponses à leurs interrogations.
Sujet: Re: J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking Dim 20 Mar - 11:09
Welcome to hell, have a cup of tea Nikita Williams & Anton C. Dawking & Elli R. Hawkins
Ok, le petit brun allait pas lui plaire. Non seulement il protégeait sa dulcinée, ce qui lui paraissait carrément cliché et stupide dans sa situation, mais en plus il le prenait pour un stupide agent d'entretien. Sérieusement, un agent d'entretien ? Il avait rien de plus intelligent à dire ? Il était beaucoup trop intelligent pour jouer les concierges, coco, et si il y avait bien une chose que Nikita méprisait, c'était qu'on le prenne pour un abruti. C'est plutôt à lui qu'il aurait dû écraser le visage, tiens.
"L'agent d'entretien ? Plutôt ton sauveur, connard, tu pourrais me remercier. Tu aurais pu, oh, je ne sais pas, mourir ici comme une lamentable larve si je n'étais pas venu ici."
Ca, c'était fait. Maintenant, retournons à l'un peu plus amical "Isabella" (pour une fois qu'on avait un nom plus féminin que lui), qui parvint à se relever... rendant sur son épaule. Ok, lui non plus n'était décidemment pas amical du tout et il allait sérieusement le buter. Le jeune homme aux bouclettes brunes esquissa une grimace dégoûtée à l'attention du gris. Mais il était dégueulasse, ce mec ! Enfin, plus sérieusement... il semblait être tombé sur un joli petit couple d'imbéciles, et il aimait pas les idiots. Enfin si, mais il aimait se moquer d'eux, ce qui n'était guère mieux. Donc autant se montrer moqueur et maintenir son énorme fierté stable ; la grimace de Nikita se transforma alors en rictus méprisant.
"Mais de rien, c'est toujours un plaisir d'aider les gens trop idiots pour survivre seuls."
Il ne mentionna évidemment pas qu'il serait probablement mort dans un accès de sommeil si Cléo n'avait pas été là, lors de son propre réveil, restons dignes. Etudiant brièvement les mouvements de son interlocuteur, dont le petit déjeuner pourrissait toujours avec une odeur abominable sur l'épaule de Nikita, celui-ci conclut qu'il testait ses réflexes et capacités. La bonne attitude, sans doute. Dans le cas contraire, il finirait mal, comme l'autre toujours allongé sur le sol glacial faisant face à son cryopod. D'ailleurs, Isabella se dirigea vers lui, lui demandant si il parviendrait à se relever. Il avait plutôt intérêt, en fait, Williams étant tout à fait prêt à le laisser crever ici si il n'était de toute manière pas capable de survivre. Si on lui posait la question, il n'avait rien vu. Cruel, lui ? Non, non, pas du tout. Disons plutôt qu'il était réaliste, si il n'était pas apte à survivre mieux valait abréger ses souffrances immédiatement. En quelques jours à Wooden Cove, il avait rapidement compris comment les choses fonctionnaient ; les plus faibles étaient des poids. Comme lui, coincé à l'intérieur, même si honnêtement il préférait ça à se faire bouffer par les monstres affreux dont parlaient les Alphas de temps à autres. Essuyant avec dégoût la substance brunâtre qui perlait sur son haut, Nikita s'approcha des deux nouveaux venus.
"Si tu ne peux pas t'en sortir, tu vas mourir, et bye bye Isabella. C'est ce que tu veux ? Sinon, je peux te laisser ici, c'est déjà assez rare qu'on se fasse aider."
Cash, direct, mais il fallait l'être, et puis n'oublions pas que Williams était un pur chieur de première, il n'allait certainement pas prendre de gants pour ce misérable être inférieur, ce primate. Oui, je caricature, mais vous l'aurez bien cerné, et il n'était pas question de faire preuve de compassion pour ces deux-là. Pour l'instant du moins, pas avant qu'ils n'aient prouvé leur valeur, et pas en tant que serpillère si possible.
"Au passage, je ne suis pas le concierge mais Nikita. Nikita Williams, Gamma, emmerdeur professionnel et là pour vous aider, en théorie du moins. Vous vous rappelez de la raison pour laquelle vous êtes ici ?"
Tendant la main (celle sur laquelle le petit-déjeuner du gris avait coulé, évidemment) au second, il ajouta :
"Si ce n'est pas le cas, vous êtes à Wooden Cove. On a tous été cryogénisés et nous voilà à une époque inconnue, à vivre comme des sauvages, en quelque sorte. Enfin, vivre... parlons plutôt de survie. Vous êtes dans la Voûte, on va sortir d'ici et vous devrez vous adapter à la communauté. Et ne vous en faites pas pour les sensations désagréables comme les nausées ou le sommeil, ça passera."
Sauf le sommeil mais dans son cas, c'était particulier.
HRP : Je suis vraiment désolée du retard, je devrais répondre plus vite à l'avenir, je n'avais vraiment pas le choix ;w; En espérant que ça ne pose pas problème.
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Sujet: Re: J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking
J+122 - Réveil de Elli R. Hawkins & Anton C. Dawking