Même après un cauchemar terrifiant, vous n'avez jamais vécu de réveil aussi brutal que celui-ci. Vous vous sentez engourdi, comme coincé dans un carcan de coton, avec la bouche pâteuse et vous devez déployer une énergie phénoménale pour ne serait-ce qu'ouvrir les paupières. Une voix féminine délivre un message, sur un ton calme et posée mais artificiel.
❝ Invité, vous arrivez au terme de votre séjour dans un cryopod de la société Cryolab. Il se peut que vous ressentiez un léger malaise et/ou des étourdissement en ré-intégrant l'atmosphère extérieure. Vos effets personnels vous seront rendus à l'aide des compartiments usités à votre arrivée ici, se trouvant sur la droite de votre pod. La société CryoLab vous souhaite un agréable réveil. ❞
Le message se termine par un bruit de carillons et vous entendez un bruit de succion. La porte vient juste de s'ouvrir.
Citation :
Vous venez tous les deux de passer un temps indéterminé à l'intérieur d'un cryopod, dans un état de sommeil cryogénique - et ça laisse des traces. Lorsque la porte s'ouvre, vous êtes tous toujours dans un état de refroidissement extrême. Vous allez passer un sale moment à la sortie, votre cerveau - affolé - n'a pas encore retrouvé les pleins pouvoir sur votre corps.
Vous allez être déboussolés, vous pouvez paniquer, vomir, vous évanouir, trembler etc... Les effets du sommeil cryogéniques peuvent mettre un quart d'heure comme deux, trois jours pour s'estomper.
Une fois sortis des cryopods, et un tant soit peu remis de votre réveil, chacun d'entre vous pourra voir qu'il y a un couloir d'ouvert, un couloir qui mène à une pièce centrale. Mais.... Où peut bien se trouver la sortie ?
hrp : Une fois votre réponse écrite, vous êtes libres de commencer le RP dans les autres zones. Vous pouvez aussi poursuivre ce sujet-ci pour davantage d'immersion.
Sujet: Re: J+205 - Réveil de June H. Lewis & Lynch Coleman Ven 13 Mai - 2:36
Ding.
Carillon.
Le micro-ondes?
Machinalement, Lynch tend la main, mais il ne sent pas la poignée. D'ailleurs, il ne sent rien. Pas sûr que sa main ait vraiment bougé, en fait.
Pas non plus de visuel. Coupure de courant?
Yeux fermés. D'accord.
Péniblement, Lynch redresse le buste. Un craquement sonore retentit; ses articulations, rigides comme du bois sec, protestent face à ce mouvement brusque qui leur est imposé. Le bruit résonne dans la tête du nouvel éveillé. Il note mentalement que lever le pied sur ses étirements quotidiens avait été une foutue mauvaise idée; à cause de sa flemme notoire, ses articulations ont l'air de ne pas avoir bougé depuis des années. Au moins.
Et puis ce vague contact, dans son dos. A tous les coups, il a encore réussi à s'assoupir sur le canapé. Encore trop dans les vapes pour réaliser où il se trouve, mais agacé par son immobilité, il rassemble ses forces et, d'un hasardeux coup d'épaule, projette son centre de gravité vers l'avant pour se décoincer. L'instant suivant, il est saisi par la désagréable sensation d'être happé par le vide... et s'étale de tout son long devant l'entrée de son cryopod.
La douleur ravive ses nerfs anesthésiés. Son visage se tord du mieux qu'il peut en une demi-grimace d'inconfort, et il ouvre les yeux. D'une façon ou d'une autre, il s'est viandé sur le dos, et peut contempler à loisir le plafond qui s'étend au-dessus de lui.
Première réaction. "Ben merde, ça, c'est pas mon appart...". Un entrepôt? Qui a bien pu foutre un entrepôt autour de lui? Non, plutôt l'inverse. Il balaie rapidement des yeux les environs. Pas vraiment un entrepôt, non plus. Qu'est-ce que c'est que cet endroit de merde? Et qui s'est éclaté à lui refiler cette tenue moule-burnes à la con? Il a été kidnappé par l'indien des Village People, ou quoi? Tant de questions auxquelles son cerveau, encore à la ramasse, refuse d'apporter des réponses.
Lynch tente de se tortiller au sol, mais c'est visiblement peine perdue: ses muscles refusent de fonctionner correctement. Plus inquiétant, en revanche: il constate également qu'il a du mal à empêcher sa langue de retomber au fond de sa bouche, et s'il n'arrive plus à se rappeler de ce qu'il fout ici, il se souvient en revanche très bien qu'avaler sa langue n'est pas vraiment la méthode de respiration zen préconisée par les bouquins de yoga. Au prix d'efforts surhumains, il trouve un compromis en basculant sa tête sur le côté pour empêcher le drame de se produire, mais le reste de son corps reste obstinément engourdi.
Frustré, dépassé par les événements, il inspire un grand coup.
- AAAAAYEÛHIIIIN ?
Le cri résonne et va se perdre au fond des couloirs. Faute de pouvoir articuler correctement, le "Y a quelqu'un?" qu'il voulait assuré et autoritaire se transforme en une espèce de complainte rauque d'animal mourant, mais Lynch constate non sans satisfaction que sa puissance vocale est parfaitement opérationnelle. Que ferait une grande gueule comme lui sans pouvoir beugler à loisir, hein? Ce serait quand même triste. Triste pour lui, cela dit, certainement pas pour son entourage.
Résigné à son sort, sa langue pâteuse pendouillant hors de sa bouche comme celle d'un chien crevé, un filet de bave venant parfaire la séduisante impression de loque humaine qu'il renvoie à merveille, le marshal s'en trouve réduit à attendre que quelqu'un se pointe... ou, idéalement, que son corps arrête de faire le con et finisse par piger que l'heure de la sieste est finie. Et, histoire de passer le temps de façon ludique et utile, il met péniblement sa mémoire en marche, dans l'espoir de démêler les fils et de comprendre s'il s'agit là du lendemain de cuite le plus violent de sa vie... ou d'un truc simplement en mesure de complètement le dépasser.
Sujet: Re: J+205 - Réveil de June H. Lewis & Lynch Coleman Lun 16 Mai - 16:05
Elle n’a pas ouvert les yeux tout de suite. Ce n’était pas comme un cauchemar qui vous fait vous réveiller en sueur au milieu de la nuit. C’était pour vicieux, plus lent. Elle n’était même pas encore tout à fait consciente lorsque la voix artificielle à fait son annonce et pas bien plus lorsque le carillon à retentit.
Elle ouvre les yeux avec une extrême lenteur, entrouvre à peine les lèvres pour prendre une petite bouffée d’air. Ses poumons lui donnent l’impression d’être transpercés par des milliers d’aiguilles alors que l’oxygène fait gonfler sa poitrine. D’aussi loin qu’elle se souvenait, c’était surement là le pire réveil auquel elle avait eu droit. Péniblement, elle se redresse, mais arrête bien vite son geste, tout son corps lui fait souffrir le martyr. Avec une infinie précaution, elle tente de bouger les doigts mais impossible pour elle de dire si oui ou non son corps avait obéi. Apparemment les gestes trop brusque la faisaient souffrir et les plus doux ne lui permettaient pas de ressentir quoi que ce soit. Renonçant à l’idée d’utiliser l’entièreté de son corps pour découvrir où elle se trouvait, elle se concentre sur sa vision.
Il faisait sombre et le plafond ne lui disait rien du tout. De la où elle était, elle identifiait ça comme du béton brut mais aucun moyen pour elle de vraiment déterminer ou elle se trouve. La sensation dans son dos commence tout juste à revenir et lui confirme qu’elle est allongée. Elle attend encore quelques minutes que ses sensations reviennent complètement tentant de temps à autre de bouger un membre. Mais les minutes lui semblent être des heures, alors qu’elle n’en attendra en réalité que cinq à tout casser. Un cri venait de retentir tout près d’elle, et dans un sursaut, elle s’était redressée de toutes ses forces, ses os et ses articulations répondant par la négative en craquant violement. Elle laisse s’échapper un petit cri de protestation, mais tant qu’à être redressée, autant tenter de sortir de l’endroit où elle se trouver, quelque soit le dit endroit.
Elle s’accroche au bord de se qui a semblé être son lit pendant un petit moment, profitant du peu de forces qu’elle avait réussi à retrouver pour se hisser tant bien que mal. Mais cet infime effort réussi à lui faire tourner la tête et la faire monter la nausée. Doucement, elle se laisse retomber à sa place initiale. Le cri avait retentit un moment et aucun autre bruit n’avait brisé le silence depuis. Elle tente d’émettre n son, aussi infime soit-il pour signifier sa présence, mais rien ne sort, rien de plus qu’un petit gémissement. Elle soupire de frustration. Alors comme ça elle n’avait qu’à attendre que son corps veuille bien se mettre à répondre ? C’était stupide. Elle détestait ça. Elle observe encore son environnement et c’est une petite grimace qui vient agrémenter ses traits lorsqu’elle pose les yeux sur sa tenue.
Elle attend toujours. Elle essaye de parler de temps en temps et lorsque finalement, elle s’en sent capable, elle lache la phrase la plus bateau du monde dans ce genre de situation.
« Y a quelqu’un ? », elle était loin de sa puissance vocale normale, mais c’était déjà ça.
Combien de temps s’était écoulé depuis le cri qu’elle avait entendu ? Des secondes ? Des minutes ? Des heures ? Elle n’en savait strictement rien. Mais ça ne l’empêchait pas d’attendre une réponse, aussi infime soit-elle, même si elle doutait qu’on ait pu l’entendre avec aussi peu de voix.
Sujet: Re: J+205 - Réveil de June H. Lewis & Lynch Coleman Mar 17 Mai - 20:53
Le temps est lourd, comme d’habitude. J’ai rien à foutre et il y a trop de bruit dehors avec le vent et les gens pour que j’arrives à réfléchir (voire à ne plus réfléchir).
Depuis deux jours, j’ai pris pour habitude d’aller me promener dans la voûte pour une trentaine de minutes histoire de me calmer un peu. Là dedans, il y a peu de gens durant la journée. Ca m’aide à endurer les alphas gonflés sur l’adrenaline et les autres fourmis qui rampent et s’adonnent aux diverses tâches du camp.
Une petite excursion parmi les cadavres au congélateur pour mieux endurer les vivants et la chaleur de l’exterieur. Ca ferait de magnifiques histoires.
Me tirant de mon isolement, un son. Un son tout ce qu’il y a de plus moche. On aurait cru un cochon qu’on égorge. Ca venait d’où, exactement? J’en sais trop rien. Avec le ciment des murs, les sons rebondissent et se perdent. Les cryopods? Oh merde…
Je m’élance à travers les tables du réfectoire pour me diriger vers les salles de cryogenisation et y confirmer mes soupçons.
Rien dans la 1D, on m’a dit que tout le monde s’y était réveillé, déjà.
Rien dans la 2D, je continue ma ronde de vérification jusqu’à la troisième porte et là… Je le vois… Cet imbécile, écrasé au plancher, tête contre le ciment et jambes en l’air, la bave lui coulant d’entre les lèvres…
Putain qu'elle merde… Les flashbacks m’assaillent. Mon propre réveil, la douleur qui m’habitait, mes pensées qui s’égaraient et s’eparpillaient pour ne plus faire de sens. Et puis la fin de la scène… Ma chute, se terminant comme la sienne…
Oh quelle merde…
Cette fois, c’est sorti tout seul, sans que je m’y attende. Il a probablement entendu, si toutefois il s’est pas éclaté la cervelle en tombant.
Tu survis? Je reviens.
Rapidement, je sors de la salle et me dirige vers le coin cuisine à l’opposé du réfectoire. J’aggrippe un bol tout moche, pas le temps de faire dans le luxe, le remplis d’eau et me remet à courir.
Bon, bon, voilà. T’as assez d’eau pour survivre un mois avec ca.
Il ne semble pas avoir bougé.
J’approche de l’homme avec précaution pour ne pas piler sur un de ses doigts. Il lui manque probablement quelques dents avec une telle chute, ce serais pas sympa d’en plus lui abîmer les pattes. Il semble en vie, au moins.
J’aggrippe l’homme et le rasseois, son dos contre la base du cryopode, puis lui tend le bol.
T’arrives à le tenir, tu crois? Faudrais pas te noyer, non plus.
Que faire d’autre? Moi, on m’avait tâter tout le corps pour savoir si tout y était en ordre mais… Avais-je vraiment enfin de me foutre les mains là? Et puis il a l’air beaucoup plus robuste que moi… Ça ira...Il peut quand même pas crever… Ces putains de caissons sont fait pour nous préserver les fesses, pas pour qu’on ressortent raide morts.
HRP:
Spoiler:
pardon de t'avoir ignoré June, j'ai cru que ce serait amusant si tu te déclarait plutôt alors qu'Alan croit qu'il a finalement la situation bien en mains. T'as qu'à dire BOO! Sempai will notice you, promis <3
Nora Vercher
— Messages : 269 — Feat. : Devola - NieR — Réveillé(e) le : 14/01/2016
Sujet: Re: J+205 - Réveil de June H. Lewis & Lynch Coleman Mar 17 Mai - 23:11
Wake up !
June - Lynch
Alan - Nora
Il était temps que je retourne dans "l'Estomac de Fer"... Suite à la découverte de ma sœur cryogénisée, je n'avais pas vraiment osé refaire des rondes plus sérieusement... Il le fallait pourtant, les marmottes étaient assez désorientées comme ça. De plus, nous allions peut-être un jour manquer de bras avec toutes les disparitions des dernières semaines. Il n'était pas préférable d'en laisser certains sur le carreau par les temps qui courent.
Apprêtée comme à mon habitude - le marcel trop grand et le short ne me quittaient plus - et ayant mon sac de toile à dos et deux couvertures sous le bras, je m'en allais d'un pas décidé vers mon objectif. Normalement, je devrais être en binôme, mais je ne me rappelais plus du nom de celui avec qui l'on comptait me mettre et avec mon ancienneté, je partais confiante.
A peine ai-je mis un pied dans la Voûte que des sons atteignirent mes oreilles... Des voix ? Je pressais le pas, me concentrant sur les sons ambiant plutôt que sur mes chaussures qui battaient le sol en fer froid et mal entretenu. Je voulais juste m'assurer qu'Erin était encore dans son cryopod... Je redoutais de me retrouver face à elle. Descendant les escaliers, j'aperçu une chevelure blonde se précipitant avec un bol dans un des segments que je suivis alors aussitôt.
Après avoir franchit la porte de la salle qui se faisait maintenant un peu plus sombre, je tombais nez à nez avec deux hommes, dont un encore en combinaison avec... la langue qui pendait et qui bavait. Je soupirais, un peu rassurée, il valait mieux ça qu'une marre de vomis. La dernière fois que j'ai dû m'en farcir une, c'était l'horreur.
Je toussotais légèrement pour faire part de ma présence au blondinet qui lui donnait de l'eau, avant d'aller moi-même à leur rencontre et m'accroupissant à la hauteur de celui-ci.
«Salut... Comment il va ? Tu t'en occupes ?»
Je lui fit un bref sourire, avant de détendre mon bras qui tenait les couvertures pour lui en tendre une.
«Tiens, pour ta marmotte. Tu as de la chance que je sois prévoyante.»
Aussitôt, je me retournais vers l'homme qui bavait allègrement sur le sol, m'adressant à lui d'une voix plus claire, en articulant bien et avec quelques gestes fait de ma main libre :
«Moi c'est Nora. Nous ne sommes pas de CryoLab, okay ? Ne nous frappe pas, ou ne tente rien d'idiot. Chaque chose en son temps, nous allons t'aider...»
Tout en fixant l'homme, je me rapprochais de mon acolyte de fortune pour lui dire, plus doucement cette fois :
«Certains peuvent être un peu "nerveux" à leur réveil... Commence par te présenter, et lui montrer que tu vas l'enrouler d'une couverture pour sa température... Il bougera mieux après. Enfin j'espère...» murmurais-je avant de me relever doucement et observer la pièce d'un vif coup de tête. «Tu es sûre que tu n'as oublié personne ?» lui demandais-je, plissant les yeux vers une forme légèrement plus loin. Je ne distinguais pas bien dans la pénombre, mais j'étais presque sûre que c'était une forme humaine. Les cryopods s'ouvraient rarement seuls, et c'était une des bases de vérifier le moindre espace, et le moindre son. Qui sait si quelqu'un était en train de chuchoter, demandant de l'aide avec le peu de voix qu'il lui restait ?
Je m'en approchais et me mettais à genoux près d'elle, posant mon sac sur le côté. Ayant reconnu effectivement que c'était une femme. Elle avait les yeux ouverts et respirait, c’était déjà bon signe.
«Bingo !» m'exclamais-je en souriant avant de tourner la tête vers la tête blonde et ajouter «Toujours vérifier une pièce !»
Je n'étais pas du genre donneuse de leçon, mais pour rater une si jolie donzelle, il ne devait pas tourner rond. Je m'asseyais tranquillement, relevant la tête de la fameuse marmotte et ainsi sortir une voix plus calme :
«Je te viens en aide, je ne suis pas ton ennemie... Tu peux parler ? Me dire ton nom ?»
Ne sois pas nerveuse, ne me frappe pas s'il-te-plait.
Sujet: Re: J+205 - Réveil de June H. Lewis & Lynch Coleman Mer 18 Mai - 1:26
Finalement, des pas.
Lynch tente de loucher très fort pour voir ce qui se passe, mais c'est peine perdue: l'inconnu approche derrière lui. Super. Lui qui déteste ne pas avoir un minimum de maîtrise sur la situation, voilà qu'il est planté là, par terre, bien en évidence, à la merci du premier type armé venu.
De toute façon, même s'il pouvait le voir, qu'est-ce que ça changerait? Il lui collerait une balayette et une clé de bras? Dans cet état?
Une voix masculine s'élève. Le marshal se crispe un peu, s'attendant à sentir une paire de bras le soulever pour... comment ça, il revient? Il vient à peine de débarquer!
N'étant plus à ça près, Lynch patiente donc encore un peu, jusqu'à ce que le nouveau venu s'approche à nouveau de lui et le redresse enfin, le traînant péniblement jusqu'à la paroi du cryopod pour l'y adosser. Ainsi installé, Lynch a tout le loisir de détailler son secouriste attitré. Un rouquin, plutôt jeune, les bras mouillés d'avoir couru comme un âne avec son bol (très moche, au passage; décoré d'une famille d'oies marchant à la queue leu leu, on se demande où il a pu trouver une horreur pareille) plein de flotte et tirant une tronche qui laisse limite penser que c'est lui, le plus paumé des deux.
Si ce mec est malveillant, Lynch est Reine d'Angleterre.
Le type blond-roux lui tend son bol moche. Lynch lui répond avec difficulté, lentement, afin de bien articuler.
- Le tenir... Faudrait déjà que j'arrive à utiliser les bras. Attends, bouge pas.
Au prix de grands efforts, le marshal tend le cou vers l'avant, s'arrêtant toutefois pour examiner le contenu du bol avec attention. Ouais, de la bête eau, visiblement. Et puis, vu son état, si le roux avait voulu le tuer, il l'aurait charcuté au couteau au lieu de l'empoisonner, non? Toujours aussi lentement, Lynch trempe ses lèvres dans le liquide et commence à boire à longues gorgées. Subitement, il réalise à quel point il a soif. Il vide bien la moitié du bol avant de se laisser aller à nouveau en arrière, savourant la sensation de ses entrailles qui se remettent progressivement en marche.
C'est ce moment que choisit une deuxième rousse (visiblement, soit les statistiques clamant la disparition imminente de cette couleur de cheveux mentaient, soit ils étaient de la même famille) pour débarquer avec une couverture, qu'elle refile à son acolyte avant de se pencher vers le nouvel éveillé. CryoLab... CryoLab... Putain, oui! Les souvenirs reviennent subitement assaillir l'esprit de Lynch, comme un torrent s'échappant d'un barrage détruit. CryoLab. Les alarmes. Le formulaire... Le sommeil cryogénique. Et cette impression de flottement alors qu'il s'endormait, tandis que le givre recouvrait lentement les parois de sa capsule.
La dénommée Nora lui adresse la parole, puis file vers un autre coin de la salle. Ne rien tenter d'idiot, c'est fichu, pas de bol. Fallait venir lui dire avant qu'il décide d'aller lécher le sol dès son réveil.
Lynch fait claquer sa mâchoire. La maîtrise qu'il possède sur son corps lui revient, peu à peu. Comme si ses muscles engourdis rétablissaient lentement le contact avec son système nerveux, du plus proche au plus éloigné. Au moins, c'est rassurant: son état proche du légume est probablement temporaire.
Il jette un oeil à la Nora, qui s'affaire un peu plus loin, et décide de questionner son aide-soignant de fortune.
- Dis-moi... Vous êtes qui, tous les deux? Et pourquoi ta copine la rousse me cause comme si j'avais trois ans? Elle a des problèmes de diction?
En parlant de diction, le débit normal des paroles de Lynch semble revenir à son état naturel. Parfait. L'eau a fait du bien à sa gorge desséchée, pas de doute. Il fait un petit signe de tête vers la couverture, qui pendouille toujours bêtement entre les mains du rouquin.
- Puis tiens, pendant que tu m'expliques, tu veux bien prendre ton machin et me frictionner avec? De façon complètement platonique, hein, qu'on soit bien d'accord là-dessus - c'est pas parce qu'un couillon m'a refilé une combi latex que j'suis ce genre de mec...
Lui qui pensait ne pas avoir à se coltiner un garde-malade avant d'avoir quatre-vingts ans et d'être incapable de pisser à l'endroit prévu à cet effet, voilà de quoi ébranler sa fierté. Mais bon, il faut ce qu'il faut.
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Sujet: Re: J+205 - Réveil de June H. Lewis & Lynch Coleman