Hoquet de stupeur – alors que ses paupières restent fermement scellées, comme si elles refusent de daigner s'ouvrir alors qu'une voix agite son cerveau. Ça cogne de partout, dans ses tempes, sous ses poings, dans son cœur, sous ses yeux. Des picotements atroces lui arrachent des frissons partout, remontent le long de son bassin pour serpenter et se loger au niveau de sa nuque.

« [...]se trouvant sur la droite de votre pod. La société CryoLab vous souhaite un agréable réveil...  »
Ta gueule, ta sale voix me donne mal à la tête

Un bruit sourd qui alarme encore plus son encéphale qui désire s'extirper de là. Il hasarde un pas dans le vide puis l'autre, sa confrontation avec l'atmosphère lui fait remonter une bile atroce, comme si une multitude de lames de rasoirs s'écorchent contre sa trachée et perforent ses poumons. Son corps tout entier tremble – de froid, de panique, il ne sait même plus pourquoi. Ses yeux sont toujours clôt et sa panique s'accroît lorsque ses lèvres sont incapables d'émettre ne serait-ce qu'un soupir ou un son. Rien qu'en respirant, il sent tout son corps s'enflammer, rien qu'une expiration peut servir de combustible pour qu'il prenne feu, comme s'il avait le ventre remplie de braises.
Il ne comprends pas, trop faible et ses jambes se rompent sous son poids et vacillent - son flanc s'écrase violemment au sol, dans un bruit mat.

« ….m'arrive...  »

Ses lèvres vibrent et ses yeux cherchent la lumière, alors qu'il tente de les ouvrir comme un nouveau-né.
Sans succès.

« qu'est-ce...  »

Il sent sa joue contre une dalle froide, la douleur se répand dans des élancement douloureux au travers de ses muscles et de son corps qui transpire. Il oscille entre la chaleur de son cerveau qui subit beaucoup trop d'informations et la froideur de son corps qui n'arrive pas à s'adapter.

« … ma... »

Rien que de tenter de prononcer des mots est une torture, mais il tente de bouger, au moins s'asseoir. Il utilise ses deux mains pour essayer de décoller son corps du sol froid, ses muscles lui tirent violemment, ses tendons semblent se déchirer mais il tient bon. Il colle son dos contre une surface plate, s'assoit et ne bouge plus. Son corps n'arrête pas de trembler mais il tente de se contenir en liant ses bras autour de ses genoux. Le front posé dessus et les sourcils douloureusement froncés.
On aurait dit une bombe prête à exploser. Il s'accroche à ça et tente de tenir bon en tentant d'arrêter de trembler.
Ses yeux ne discernent que de la brume et rien que ça. Pas même une voix. Rien d'autre que lui et l'obscurité dont il cherche à se libérer.
Il ne cherche même plus à parler ni à comprendre ce qu'il se passe.
Juste une idée en tête qui résonne comme une obsession ; se lever.